Norvège

Dates : 10 avril – 8 juin 1940.

 

Les Allemands assaillaient la Norvège, les Alliés décidèrent donc d’y envoyer des troupes pour venir en aide à l’armée norvégienne qui était en déroute face à la Wehrmacht. Les forces Alliées en Norvège étaient composées comme suit : l’amiral Cork dirigeait les opérations combinées, le corps expéditionnaire britannique était dirigé par le général Mackesy, le général Fleischer, quant à lui, dirigeait la 6e division. Le corps expéditionnaire franco-polonais était dirigé par le général Béthouart. Les Alliés disposaient donc de 24 000 hommes et les Norvégiens de 5 000. De leur coté, les Allemands avaient engagés 2 000 chasseurs de montagne (dirigés par le général Dietl) et 2 600 marins à Narvik. La 2e DI de montagne, soit 15 000 hommes, vint les renforcer en juin.

 

Carte de la Norvège

Carte de la Norvège

Les décisions et préparations

Après l’incident de Altmark (16 février 1940), Hitler décida d’envahir la Norvège et le Danemark (principale route d’accès vers la Norvège). À cette nouvelle, les Alliés préparèrent leurs armées à un assaut en Norvège. Le port de Narvik était idéal pour les Allemands : il était toujours libre de glaces et pouvait assurer le transit du fer venant de Kiruna (Suède) afin de ravitailler les usines allemandes (90 % du minerais de fer suédois allait en Allemagne). Il s’agissait là de la judicieusement nommée « route du fer », et Hitler craignait que les Alliés ne la coupent. Au début de la guerre, Churchill était favorable à cette alternative. Il présenta même un dossier le 16 décembre 1939, lors d’une réunion avec le premier ministre Chamberlain où il réaffirma sa volonté, mais celui-ci et Halifax s’y opposèrent. Daladier était favorable à Churchill. Le 5 février 1940, le Conseil Supérieur Interallié autorisa l’intervention en Scandinavie.

 

Fjord norvégien

Fjord norvégien

La bataille

L’Angleterre serait directrice des opérations, et fournirait 3 à 4 divisions. La France accepta d’envoyer un corps expéditionnaire de 35 000 hommes. Les Britanniques voulaient couper la « route du fer » à l’aide de mines, elles devaient être posées le 4 avril. La France les força à annuler le projet, préférant faire dériver des mines depuis le Rhin. Le 8 avril, des mines furent larguées près du cercle polaire. Mais le 9, 5 escadres de la Kriegsmarine échappèrent aux patrouilles de la Royal Navy et débarquèrent 10 000 hommes (divisés en cinq corps d’attaque). La défense d’Oslo était assurée par une vieille forteresse (Oscar Borg) dotée de deux canons Krupp. Lors de la bataille, le croiseur allemand Blücher fut touché alors qu’il se trouvait à 500 mètres de la forteresse, celui-ci pris feu et 1 000 de ses marins périrent. Suite à cela, quatre navires allemands firent demi-tour et il fut décidé que les prochains débarquement se feraient loin de leurs objectifs. Ils furent tous couronnés de succès, sauf celui du fjord d’Oslo. Mais la ville fut prise par les 10 000 Allemands qui avaient déjà débarqués.

 

Un officier passe en revue ses troupes (alliées) qui vont aller se battre à Narvik. Au second plan, à sa gauche, le médecin de bord l'accompagne.

Un officier passe en revue ses troupes (alliées) qui vont aller se battre à Narvik

Tous les grands ports norvégiens furent pris et l’armée norvégienne repoussée. Pendant ce temps à Narvik, 2 000 chasseurs alpins de Dietl prirent le port ainsi que les berges nord et sud du fjord. Trondheim fut également prise. Le soir du 9 avril, les Alliés décidèrent de reprendre Narvik et Trondheim. Pendant ce temps là, la Royal Navy se chargerait de couler les flottilles allemandes. Entre le 15 et le 18 avril, 13 000 britanniques débarquèrent à Namsos et à Andalsnes (au nord et au sud de Trondheim). Des troupes anglo-franco-polonaises fortes de 20 000 hommes s’emparèrent de l’embouchure du fjord Lofoten (à 60 km de Narvik). Cependant les choses allaient mal pour les Britanniques situés à Trondheim, et ils durent repartir entre le 1er et le 3 mai. Au vu de cette défaite, il fut décider de concentrer l’offensive sur Narvik.

 

Des soldats français s'installant sur une importante voie ferrée. On peut voir un MAS 36 et un soldat avec le FM 24/29

Des soldats français s’installant sur une importante voie ferrée. On peut voir un MAS 36 et un soldat avec le FM 24/29

La courte victoire

Le général Mackesy voulait prendre Narvik par la voie de terre, malgré les avis négatifs de Béthouart et de Cork. Les troupes du corps expéditionnaires britanniques ne purent cependant pas progresser… C’est alors qu’Auchinlek prit la place de Mackesy, celui-ci décida de suivre la stratégie de Béthouart et d’organiser une débarquement massif à Bjerkvik, ville proche de Narvik. Les 13 et 14 mai, la 13e demi-brigade de la Légion étrangère parvint à prendre les hauteurs de Bjerkvik, pour ensuite effectuer une jonction avec les chasseurs alpins et les Norvégiens venant du nord. Ils rejoignirent également les Polonais qui progressaient le long du fjord. Béthouart et Cork voulaient éviter que la 2e DI de montagne puisse aller renforcer les troupes de Dietl, un seconde débarquement fut donc organisé. L’opération devait avoir lieu le 21 mai, mais elle fut repoussée en raison de l’insuffisance de la couverture aérienne que la RAF pouvait fournir.

 

Le corps expéditionnaire britannique fait route vers la Norvège

Le corps expéditionnaire britannique fait route vers la Norvège

Le 24 mai, la déroute des armées franco-britanniques en Belgique força les gouvernements français et anglais à rappeler leurs corps expéditionnaires. Mais Béthouart fit en sorte que le débarquement ai quand même lieu, affirmant que le réembarquement serait chose aisée. Le 28 mai, les troupes polonaises et norvégiennes avaient réussies à repousser Dietl jusqu’à la frontière suédoise. Mais le corps expéditionnaire reçu ordre de quitter la Norvège, ce qu’il fit du 3 au 8 juin. Le 9, les Allemands reprirent Narvik sans tirer un seul coup de feu. L’armée norvégienne capitula le 10 juin 1940. La bataille de Narvik fut la seule victoire inscrite au tableau de 39-40 pour l’armée française.

Malgré la victoire de mai 1940, la Norvège fut envahie et occupée. Mais cette victoire coûta aux Allemands 1 300 tués et blessés, ainsi que la moitié de leurs navires de guerre. Les Norvégiens et les Alliés dénombraient 5 000 tués et blessés.

 

Soldats allemands en Norvège

Soldats allemands en Norvège

Soldats français à Narvik

Soldats français à Narvik

Navires à Narvik

Navires à Narvik