Italie, 1940-43

Jusqu’en 1941, date des premières livrées camouflées, les navires Italiens étaient globalement gris clair, pour toutes les parties horizontales et gris foncé pour les parties verticales en acier, bois moyen (marron clair , ou beige sombre), et gris ou vert pour la coque sous la ligne de flottaison. Ce fameux gris généralement employé résultait d’une formule chimique différente de celle utilisée partout ailleurs, minium de plomb (rouge) ou acétoarséniate de cuivre (vert). Les submersibles étaient peints en noir ou gris clair pour les parties aériennes, gris moyen pour le reste. Dès le début de la guerre en septembre 1939, les navires Italiens portaient une marque très distinctive destiné à la reconnaissance aérienne sur leur pont avant : toute la plage avant jusqu’au brise-lame ou même jusqu’à la première tourelle était peinte en blanc rayé de rouge, le blason de la maison de Savoie.

 

Le Bolzano fin 1942.

Le Bolzano fin 1942.

 

Les destroyers portaient leur nom en lettres à la poupe, comme les navires Français, en deux lettres représentant les initial de nom de la personnalité accolée au navire. Le nom des bâtiments lourds (croiseur et plus) était porté en lettres rouges sur l’arrière de la coque, près de la poupe, laquelle portrait souvent l’emblème de la maison de Savoie.

Il illustre parfaitement le schéma classique en vigueur à ce moment, comprenant un gris pâle très clair, tirant sur le blanc, et des motifs géométriques anguleux noirs. Ce « zébrage » convenait apparemment bien aux paysages et à la météorologie Méditerranéenne. On note aussi que les parties verticales étaient également pour partie gris pâle. Le reflet occasionné dans ce cas pouvait effectivement gêner les pointeurs des bombardiers. Le Zébrage est un vielle technique issue de la première guerre mondiale et des recherches menées à partir de 1915-16 pour casser la silhouette des navires marchands victimes de U-bootes. En déstructurant la silhouette, en créant de fausses vagues d’étrave et en masquant la proue et la poupe, on pouvait compliquer fortement la tâche des sous-marinier évaluant la vitesse, la taille et l’éloignement d’un navire, et donc les réglages de distance et de moment du tir des torpilles, ce qui valait aussi pour les témétristes qui renseignaient les canonniers.

Le camouflage italien, appliqué sur les navires de tout tonnage, y compris les submersibles, oscillaient entre deux standards : celui des motifs géométriques anguleux, avec une tendance nette au « zébrage » sur fond gris pâle, et les motifs arrondis gris foncé ou moyen sur gris clair. Mais certains submersibles reçurent un camouflage à base de tâches vertes sur fond gris clair, notamment ceux qui étaient basés en Afrique du Nord. Les parties verticales étaient parfois intégralement camouflées en motifs zébrés ou géométriques anguleux de trois gris différents. Le pont des bâtiment italiens était le plus souvent gris moyen uniforme. Certains, comme le croiseur Raimondo Montecuccoli combinait des motifs gris foncés anguleux et arrondis. Proue et poupe étaient peints de couleur gris pâle afin de se fondre dans le paysage. À partir de 1943, pratiquement tous les navires Italiens étaient camouflés, avec une nette préférence pour les motifs en angles.