Royaume-Uni, 1916

Croiseur de bataille

Le Repulse fut avec le Renown à sa sortie en 1917 le plus puissant bâtiment de guerre du monde. Ce croiseur de bataille frisait les trente nœuds et portait l’artillerie d’un dreadnought, avec le défaut classique de ces navires, une protection sacrifiée sur l’autel des performances. En 1924, il reçut 4 pièces de 102 mm à tir rapide en remplacement de ses vieux affûts antiaériens. Une modernisation importante eut lieu entre 1933 et 1936 à Devonport, et il en émergea avec de nouveaux télémètres, des ballasts et une meilleure protection, un hangar aviation avec catapulte en position transversale fixe (milieu), comme sur le Renown, et une DCA augmentée. En revanche, ses pièces de 381 mm n’étaient pas rehaussées et son groupe propulsif inchangé, ce qui fait qu’avec le surpoids, la vitesse était tombée de 30 à 28 nœuds. En 1939, il troqua ses 4 affûts de 102 mm par 2 nouveaux et un affût octuple de 40 mm « pom-pom » fut rajouté en 1940 en remplacement d’une de ses trois tourelles triples de 102 mm d’origine.

 

Le Repulse en décembre 1941

Le Repulse en décembre 1941

Sa valeur militaire était à peu près semblable à celle du Hood, bien qu’il n’était ni aussi bien armé ni aussi rapide. Il était présent au sein de la Home Fleet en 1939, opérant en mer du Nord. Courant 1941, il reçut 8 canons Oerlikons de 20 mm AA. Sa défense contre-avions était relativement faible, et c’est ce qui explique en partie qu’il fut coulé par l’aviation Nippone.

Fin novembre, l’amirauté envoie en Urgence le Prince of Wales et le Repulse, constituant la force Z menée par le populaire amiral Tom « thumb » Phillips. La situation locale s’est passablement dégradée et les Britanniques craignent plus que les Américains une attaque Japonaise sur la Malaisie. Les ordres sont clairs : s’opposer à un débarquement Japonais qui mettrait en péril la survie de Singapour, le Gibraltar de l’extrême-Orient. Mais arrivé le 2, Phillips n’a de cesse de chercher un combat. Or, deux grands cuirassés rapides, le Kongo et le Haruna, croisent à l’est de Singapour. Il quitte la rade le 8 décembre à 17h35, pensant les surprendre. Mais l’aviation Nippone et les submersibles guettent, et le 10 décembre, les deux navires, détectés la veille, sont attaqués par des bombardiers Nippons. Une première vague tente de les pilonner, mais grâce à leur vitesse et à leur maniabilité (et surtout à l’expérience de leurs commandants), les deux navires enchaînent les manœuvres d’évitement. Le Repulse, pour sa part, est cependant endommagé par quelques impacts mineurs, rien qui ne puisse le contraindre à faire demi-tour. Mais 10 minutes après ce premier assaut, et toujours sans soutien aérien de Singapour (On avait observé le silence radio afin d’éviter de révéler sa position), une seconde vague d’avions-torpilleurs survient, et attaque de plus belle. Cette fois, la DCA est saturée par le nombre, et le Repulse, qui avait quitté le Prince of Wales, immobilisé par deux torpilles, tente et réussit l’exploit d’éviter à la suite 19 torpilles. Mais la fin est proche. Encaissant 5 torpilles lors de la dernière attaque, il chavire et sombre en très peu de temps (6 minutes, emportant 513 hommes avec lui). Le Prince Of Wales le suivra au fond des eaux de la Malaisie une heure après. La Flotte Britannique d’Extrême-Orient avait cessé d’exister.

 

Spécifications techniques

Déplacement 32 000 t. standard -38 300 t. Pleine Charge
Dimensions 242 m long, 28 m large, 9,80 m de tirant d’eau.
Machines 4 hélices, 4 turbines Parsons, 8 chaudières Admiralty, 100 000 cv.
Vitesse maximale 28,3 nœuds
Blindage Ceinture 70 mm, réduit central de 152 mm, tourelles 330 mm, blockhaus 120 mm, ponts 140-50 mm
Armement 6 pièces de 381 (3×2), 12 pièces de 102 mm (3×3, 2×2), 24 de 40 mm AA (3×8), 8 de 20 mm AA, 8 TLT 533 mm SM, 2 avions)
Équipage 1 200