Royaume-Uni, 1917-21

Croiseurs lourds

Les Cavendish, parfois aussi appelés classe Hawkins, ont étés définis après 1914, devant les succès remportés par les croiseurs Allemands opérant hors de la métropole, dans des stations lointaines, dans l’océan Indien, le pacifique… Le souvenir de la défaite de Coronel et de la perte de l’escadre du « vieux Gentleman » au Malouines, sir Charles Cradock, les exploits de l’Emden, du Königsberg, restaient cuisants pour l’amirauté. Ainsi définis les Cavendish devaient surclasser le bâtiments Allemands sur tous les plans, et affronter le cas échéant des croiseurs lourds, comme le furent le Scharnhorst et le Gneisenau. Les discussions concernant son artillerie aboutirent à retenir un calibre de 190 mm, pour 9000 tonnes standard et la vitesse de 30 nœuds.

 

Le Frobisher en 1942

Le Frobisher en 1942

Ils s’appuyaient également sur les croiseurs de la classe Birmingham pour leur conception générale, mais intégraient pour la coque une conception proche du croiseur de bataille Furious. Sur les trois derniers de la classe , on insista pour un système mixte de chaudières charbon/mazout afin d’atteindre 70 000 cv. Mais finalement seul le HMS Effingham fut ainsi amélioré, les deux autres revenant à un système au mazout seul. (65 000 cv tout de même). En juin 1918, le Cavendish fut achevé en novembre comme porte-avions hybride, sous le nom de HMS Vindictive. Le Hawkins fut achevé en 1919, le Raleigh en 1921, l’Effingham en 1925 et le Frobisher en 1924.

De ces cinq bâtiments, quatre virent le feu durant la seconde guerre mondiale: Le HMS Raleigh fut effectivement perdu sur les récifs de la pointe Armour, dans le Labrador, et fut perdu un an après sa mise en service. Les autres avaient étés modernisés: En 1924, leurs antiques 76 mm A furent remplacés par deux puis quatre pièces de 102 mm, et en 1929, tous passaient au mazout uniquement tandis que le Vindictive était converti à nouveau en croiseur, sous son ancien nom. Avec la signature de l’accord Naval (le traité de Londres à en 1936), ils furent désarmés, puis réarmés en urgence en septembre 1939. Ils reçurent aussi deux affûts quadruples de 40 mm. En 1942, ils reçurent des canons de 20 mm AA oerlikons en affûts simples. Ils ne possédaient pas d’aviation embarquée, et leurs tubes lance-torpilles d’origine (fixes, 3 bâbord et trois tribord au-dessous et au dessus de la ligne de flottaison) furent enlevés. L’Effingham de son côté fut intensivement modernisé en 1937. Il fut transformé en croiseur léger et sa silhouette changea radicalement. Ses deux cheminées furent tronquées en une seule, il reçut 9 pièces de 152 mm sous masques dont les trois premières étaient superposées sur des passerelles étagées, une configuration reprise sur les Dido ultérieurs.

L’Effingham, après avoir été le navire-amiral de la 4e escadre de croiseurs des Indes jusqu’en 1932, revint en métropole, et fut mis en réserve. La situation internationale se dégradant, il fut réactivé, conduit au chantier pour refonte, et en 1939, il était opérationnel de nouveau. Il transporta deux millions de Livres or de la banque d’Angleterre en nouvelle-écosse, puis rejoignit les groupes de chasse déployés contre les raiders Allemands dans l’Atlantique. Puis il fut envoyé en Norvège pour y assister les troupes, fournissant un appui-feu aux opérations. Torpillé par l’U38 en avril 1940, il survécut et après des réparations sommaires, il était de retour en mai, combattant notamment à Narvik. C’est dans ce fjord qu’il heurta le 18 mai, en pleine course et de nuit, un rocher à fleur d’eau, à la suite d’un funeste trait de marqueur noir de la route tracée par l’opérateur des cartes, si large qu’il faisait disparaître ledit rocher… Totalement enfoncée, la coque fit eau de toutes parts, et les machines furent vites submergées. Privé d’énergie et à la merci de l’ennemi il fut canardé quatre jours plus tard, et son épave abandonnée.

Le Frobisher fut affecté en Méditerranée, puis en Chine, et enfin dans l’Atlantique. En 1930, il fut placée en réserve et deux ans pus tard, servit de navire-école. Au moment du début des hostilité, il fut remis en première ligne et envoyé au chantier en janvier 1940 pour refonte et modernisation. Il en ressortit en mars 1942, et fut envoyé d’urgence en extrême-Orient. il y resta deux ans, servant sans toutefois combattre de grosses unités Japonaises. De retour en métropole, il participa en juin au débarquement en Normandie, à Sword Beach, pilonnant les blockhaus Allemands de la côte. En août il fut frappé d’une torpille, et après de longues réparations, redevint un navire-école. En 1949, il fut envoyé à la casse.

Le Hawkins servit en Chine, puis dans l’Atlantique, avant d’être versé à la réserve en 1930. Deux ans plus tard, il était envoyé aux Indes, puis en 1335, revint en réserve, en émergeant en 1938 pour devenir un navire-école, et fut réarmé en janvier 1940, puis envoyé dans l’escadron d’Amérique du sud, basé aux Malouines (Port Stanley). Il fut ensuite envoyé en extrême-Orient et participa en février 1941 au raid de Mogadiscio. il captura peu après un cargo Italien. Conduit en décembre à Porsmouth pour une refonte, il en émergea en mai 1942. Envoyé en extrême-Orient, il assista le Frobisher. Début 1944, il était de retour en métropole et participa au soutien du débarquement en Normandie, à Utah Beach. Puis on le reversa en seconde ligne et il devint navire-école. Il fut fin 1945, de nouveau en réserve, et en 1947 servit de cible pour des bombardiers. Son épave fut démolie à Dalmuir cette même année.

La quatrième unité de cette classe, le Vindictive, devenu un navire-école en 1936, démilitarisé, sera ensuite converti en 1940 en navire de réparation et d’assistance. Il sera démoli en 1946.

 

Spécifications techniques

Déplacement 9 550 t. standard -13 160 t. Pleine Charge
Dimensions 184,4 m long, 19,8 m large, 5,9 m de tirant d’eau
Machines 4 hélices, 4 turbines Brown-Curtis, 8 chaudières Yarrow, 65 000 cv.
Vitesse maximale 30,5 nœuds
Blindage Max : 75 mm
Armement 7 pièces de 190 (7×1), 4 pièces de 102 mm (4×1), 10 de 40 (2×4, 2×1), 9 de 20 mm AA
Équipage 760