Royaume-Uni, 1943

MAC Ships

Bien qu’ils ne soient pas les plus connus des porte-avions, les MAC-ships (Merchant Aircraft Carriers) à ne pas confondre avec les autres MAC (Merchand Armed Cruisers, croiseurs auxiliaires), sont des unités singulières qui illustraient bien les recettes extrêmes visant à bénéficier désespérément d’une couverture aérienne des convois: Il faut rappeler que la présence d’avions au sein de ces convois ne répondait pas au souci de faire face à la Luftwaffe (sauf en Méditerranée et en Arctique, et dans une moindre mesure contre les apparitions des grands FW-200 Kurier ou Ju-290 qui signalaient les convois aux U-Bootes), que de répondre aux U-Bootes justement, car même l’avion le plus anodin comme le fameux « Stringbag » (l’inusable Fairey Swordfish), devenait le plus redoutable oiseau de proie pour des submersibles qui par temps clair étaient repérés facilement, même en plongée à 50 mètres, avant d’être rejoints, après avoir étés attaqués par les appareils eux-même, par tout ce que le convoi comptait d’escorteurs.

 

HMS rapana en 1943.

HMS rapana en 1943.

HMS Empire Mac Alpine en 1944.

HMS Empire Mac Alpine en 1944.

Les MAC étaient en fait une solution d’urgence et de compromis entre les porte-avions d’escorte purs, convertis d’après des cargos, et les cargos eux-mêmes, conservant leur capacité d’emport. En effet on devait sacrifier sur ces bâtiments hangar, catapultes, ascenseurs et tous les équipements spécifiques de vrais porte-avions pour ne faire en sorte que des « cargos » dont les cales restaient pleinement opérationnelles mais dont toute la partie supérieure était rasée pour faire place à un pont d’envol. C’est le HMS Audacity qui avait en 1941 servi de modèle.

De sorte que les appareils étaient stockés à l’arrière de ce pont d’envol et décollaient uniquement en profitant de la meilleure portance sur la longueur de piste disponible. Il arrivait ainsi fréquemment que ces navires quittent le convoi pour se placer en position favorable. On imagine sans peine le problème de gestion de ces appareils, solidement amarrés à la piste, bâchés en temps ordinaire et sujets aux lames (car ces navires étaient assez bas sur l’eau justement faute de vrais hangars), au gel (vers Mourmansk) et de manière générale aux conditions redoutables de la mer formée.

L’autre caractéristique essentielle pour comprendre ce qu’étaient ces navires, c’est qu’ils n’étaient pas des « cargos » au sens classique du terme, pour des raisons évidentes d’accès aux cales et de manutention, mais des « transports de pondéreux » selon le terme actuellement utilisé pour désigner Pinardiers, céréaliers, et même pétroliers. Ce sont des donc uniquement des céréaliers du type standard « empire », les MacAlpine, MacKendrick, MacAndrew, MacDermott, MacRae, MacCallum qui furent réquisitionnés en décembre 1942 et convertis, le dernier en janvier 1944. Ils étaient lents (12,5 nœuds, car équipés d’un sobre diesel), avaient une faible DCA, et seulement 4 avions, stockés dans l’unique petit hangar disponible servant plutôt d’atelier (haut de 7,30 mètres), servi par un ascenseur. Aucun ne fut perdu au combat, et ces navires apportèrent en prime de leur vigilante défense des USA le blé des grandes plaines du Middle West aux boulangers Britanniques.

La seconde série de MAC-Ships concernait aussi des pétroliers. Il s’agissait de 13 navires, les Empire MacKay, MacColl, MacMahon, MacCabe (1943), et des Acavus, Adula, Amastra, Alexia, Ancylus, Gadila, Macoma (ces deux servants sous pavillon marchand Hollandais), Miralda, Rapana. Ils étaient un peu plus grands que les céréaliers, mieux armés, mais n’avaient ni hangar ni ascenseur. Leur pont d’envol était donc plus long (137 mètres contre 128) car tous leurs appareils étaient stockés à l’arrière de la piste par tous les temps. Les derniers de ces navires entrèrent en fonction fin 1944. Aucun ne fut perdu en mer et en 1945, on enleva leurs installations et leur piste et après une courte refonte ils reçurent leur passerelle et infrastructures et revinrent à leur activité première. L’autre de leur originalité était de servir sous pavillon marchand (enseigne rouge, marine marchande d’Etat) avec des équipages civils sous contrat, en dehors des seuls gradés et matelots de la Royal navy qui étaient les servants de DCA , les pilotes et mécaniciens des appareils. Ces derniers pouvaient d’ailleurs arborer l’enseigne rouge de la compagnie maritime plutôt que le classique « Royal navy » sur leur fuselage. Il s’agissait en général pour chaque navire de 1 à 2 Sea Hurricanes et 2 Swordfish ou 3-4 Swordfish.

Voyez également : http://www.hazegray.org/navhist/carriers/uk_mac.htm

et aussi : http://www.naval-history.net/WW2BritishShipsAircraftCarriers.htm

 

Spécifications techniques (Empire MacAlpine, céréaliers)

Déplacement 7 950 – 8 250 tjb. Pleine Charge
Dimensions 136,5 m long, 18,3 m large, 8,1 m de tirant d’eau
Machines 1 hélice, 1 diesel, 8500 cv.
Vitesse maximale 12,5 nœuds
Blindage Aucun
Armement 1 canon de 102, 2 de 40 (4×2), 4 de 20 mm AA, 4 avions
Équipage 107

 

Spécifications techniques (Macoma, pétroliers)

Déplacement 8 000 – 8 250 tjb. Pleine Charge
Dimensions 141,12 m long, 18,08 m large, 10,32 m de tirant d’eau
Machines 1 hélice, 1 diesel 4-cylindres MAN, 4400 cv.
Vitesse maximale 12,75 nœuds
Blindage Aucun
Armement 1 canon de 102 DE, 2 de 40 mm (1×2), 6 de 20 mm AA, 4 avions
Équipage 54 + 60