Pologne
Fusil antichar polonais
On commença à faire des recherches en matière de munition à haute vélocité en Pologne dans les années 20. Une fois celle-ci créée, les Polonais devaient concevoir une arme pour la tirer. L’arme qui fut retenue fut la Kb ppanc wz. 1935 (fusil, modèle antichars 1935) conçue par Jozef Maroszek au début des années 30. L’armée polonaise l’adapta en 1935 et
la Fabryka Karabinow de Varsovie reçut une commande de 7 610 unités.
Environ 6 500 étaient en service en septembre 1939. Cette arme était d’une grande simplicité, et pratiquement tous les soldats pouvaient s’en servir sans entraînement spécial.
Cependant, il était hors de question de mettre hors de combat les chars ennemis au moyen de cette arme, ceci dit assez remarquable (du moins par sa munition). Le wz. 35 était destiné à devenir la première composante d’un système à trois niveaux fonctionnant comme suit :
1- Le wz. 35, utilisé pour aveugler et blesser les équipages en tirant au niveau des épiscopes et diverses fentes de vision, le noyau de plomb de la balle à haute vitesse résiduelle se vaporisant pratiquement à l’intérieur du char sous l’effet de l’impact et blessant les équipages. C’est également l’explication de l’emploi sur ladite munition d’un projectile à noyau de plomb, et non de carbure de tungstène ; certains ont pu se poser la question, prenant à tort ce modèle standard à noyau de plomb pour un chargement d’entraînement !
2 – Une mitrailleuse antichar de gros calibre dont plusieurs prototypes étaient prévus. Malheureusement, ceux-ci ne dépassèrent pas la planche à dessin, en calibre 10 puis 13,2 mm (attention, rien à voir avec la 13,2 Hotchkiss, également en service en Pologne). Cette mitrailleuse devait ensuite prendre le relais, en vue de perforer les blindages légers et d’incendier le compartiment moteur. Seules quelques munitions de 10 et de 13,2 antichar, préservées aux USA et provenant de la collection de munitions de la firme POLTE, à Magdeburg, peuvent aujourd’hui témoigner de l’existence de ces prototypes.
3 – Le canon antichar de 37 mm Bofors en service dans l’armée polonaise aurait ensuite pris la relève pour la destruction finale du blindé déjà endommagé lors des deux étapes précédentes. Il est aussi probable que le canon automatique de 20 mm NK-M aurait pu faire partie de l’affaire, mais il semble avoir été réservé à des montages sur tankettes. Cette théorie très brillante omettait seulement l’évolution rapide des blindages au cours du temps, rendant l’ensemble d’un tel système obsolète avant même d’avoir été mis en œuvre.
Merci à Philippe Regenstreif pour son apport.