Tchad-Libye

Dates : 24 janvier – 1er mars 1941.

 

Après le rattachement du Gabon à la France Libre, le colonel Leclerc fut nommé commandant militaire du Tchad, pays qui était une étape essentielle vers l’Égypte et qui pouvait servir de base pour aider les Britanniques en Libye. Leclerc reçut ses ordres directement de de Gaulle : prendre Koufra. Elle était sous contrôle italien depuis 1931 et ceux-ci disposaient d’une force de 300 hommes en garnison dans le fort d’El Tag (soutenue par une compagnie mobile). Le Tchad ne disposait pas de grands moyens militaires, il n’avait qu’un régiment de tirailleurs sénégalais, renforcé par des éléments venus des territoires ralliés à la France Libre. Ce régiment fut le commencement de ce qui devint, en mars 1943, la fameuse 2e DB.

Les forces de Leclerc se limitaient à 350 hommes (dont 100 Européens et 120 méharistes). Ces troupes avaient l’avantage de connaître le désert, mais ne possédaient qu’un équipement qui laissait à désirer : un canon de 75 mm de 1928, quelques canons de 37 mm, de vieilles mitrailleuses Hotchkiss et certains soldats étaient parfois équipés de fusils Lebel !

 

Carte du Tchad

Carte du Tchad

Leclerc devait également faire face à de graves problèmes logistiques, il fallait acheminer l’eau et le carburant sur de grandes distances et il y avait plus de 1 650 km à parcourir pour atteindre Koufra en partant de Fort-Lamy (actuelle N’Djaména). Leclerc pouvait compter sur l’aide du personnel de la base de Faya-Largeau et sur leurs 99 camions ; cependant cette base se trouvait à 900 km de leur bivouac…

La colonne Leclerc s’élança le 24 janvier 1941 et pénétra en Libye. Cependant, les choses tournèrent mal : un détachement britannique du LRDG (Long Range Desert Group), qui précédait les Français, fut décimé lors d’une embuscade tendue par la Saharianna (compagnie mobile italienne). Cela eut également pour conséquence d’annuler l’effet de surprise et de persuader les Britanniques qu’il fallait s’arrêter là, mais Leclerc décida de continuer, seul.

 

Citation du Maréchal des logis Maurice Poualion obtenue pendant la bataille de Koufra*

Citation du Maréchal des logis Maurice Poualion obtenue pendant la bataille de Koufra*

Il prit les devants avec une vingtaine de camions et atteignit Koufra le 7 février au soir. Il y organisa une attaque de nuit sur le terrain d’aviation et ses troupes détruisirent des hangars et un avion.

Les 17 et 18 février, Leclerc força les Italiens à s’enfuir vers le nord avec seulement deux pelotons légers, et ce malgré l’intervention aériennes d’avions italiens « Savoia ». Il assiégea le fort le 19. Comme susdit, les Français Libres n’étaient équipés que d’un canon de 75 mm, limité à 20 coups par jour pour l’approvisionnement, et contraint de se déplacer continuellement pour faire feu au bon endroit et pour éviter d’être repéré. Le 1er mars 1941, Leclerc se présenta en personne à la porte du fort et obtint la reddition de la garnison italienne.

 

Troupes françaises au Tchad

Troupes françaises au Tchad

Le lendemain, les FFL de Londres lancèrent ce message sur la BBC : « Koufra est le premier acte offensif victorieux mené contre l’ennemi par des forces françaises, partant de territoires français, aux ordres d’un commandement uniquement français. »

 

* Source : marcel.poualion[arobase]hotmail.com