URSS

Dates : 22 juin – 22 août 1941.

 

Les forces en présence

Afin d’agrandir son « espace vital », Hitler voulait conquérir la Russie jusqu’à l’Oural et à la mer caspienne avant l’hiver 1941-1942. L’homme chargé du plan Barbarossa était le maréchal von Brauchitsch (commandant en chef de la Wehrmacht). Du côté soviétique, on retrouvait le maréchal Timochenko en tant que chef du comité d’État à la Défense (GKO). En juillet, Staline le nomma président de la Stavka (Grand Quartier Général).

 

Soldats allemands

Soldats allemands

L’ordre de Hitler demandant de préparer l’invasion de l’URSS vint dès décembre 1940. Celui-ci pouvait compter sur l’appui de la Finlande, de la Hongrie et de la Roumanie. Cette invasion avait pour but de priver les Alliés d’un possible allié, mais surtout de s’emparer des immenses ressources pétrolières et minérales de l’URSS. L’opération Barbarossa, qui devait être déclenchée en mai 1941, fut repoussée à la mi-juin en raison des invasions de la Yougoslavie et de la Grèce.

Les Allemands envoyèrent sur le front russe trois groupes d’armées, soit 153 divisions, dont 17 blindées et 13 motorisées. Elles formaient quatre groupes de Panzers, soit 3 500 chars et rassemblaient 2 800 avions (au début de l’offensive) répartis en quatre flottes pour un total de 5,5 millions d’hommes. Ceux-ci étaient originaires d’Allemagne, de Finlande, de Hongrie, de Roumanie et d’Italie. L’Armée Rouge disposait de 132 divisions, dont 34 blindés, soit plus de 3 millions de soldats.

Au matin du 22 juin 1941, les 5,5 millions de soldats des forces de l’Axe avancèrent sur quatre fronts. Les troupes du maréchal finlandais Mannerheim, soit un groupe d’armées de 21 divisions, soutenu par la quatrième flotte aérienne et l’aviation finnoise (900 appareils), étaient positionnées à la frontière russo-finlandaise.

 

Soldats russes lançant des grenades

Soldats russes lançant des grenades

Le groupe d’armées Nord du maréchal von Leeb, composé de 7 divisions ainsi que des 3 groupes Panzers de Hoeppner, appuyé par la première flotte aérienne (250 appareils), se trouvait à la frontière lituanienne. Il était chargé de conquérir les états baltes (récemment annexés par l’URSS) pour ensuite faire route vers Leningrad.

Le groupe d’armées Centre du maréchal von Bock était déployé jusqu’à Lublin. Il comptait 42 divisions, dont 9 blindées des groupes de Panzers Hoth et Guderian, soutenus par les deuxième et troisième flottes aériennes (chiffrant 1 700 appareils). Ce groupe devait mener l’assaut en Biélorussie, au nord du marais de Pripet, vers Minsk, Smolensk et Moscou.

 

Char allemand traversant une rivière

Char allemand traversant une rivière

Le groupe d’armées Sud du maréchal von Runstedt, se trouvait entre Lublin et l’embouchure du Danube. Il comptait 33 divisions allemandes, 15 roumaines et hongroises et 5 division blindées du groupe de Panzers von Kleist, le tout soutenu par la 4e flotte aérienne forte de 750 avions. Ce groupe devait prendre Kiev, l’Ukraine, la Moldavie et la Crimée. De plus, les Allemands avaient gardés à l’arrières des groupes du Nord et du Centre, une réserve de 18 divisions, dont 2 blindées.

Après les purges de 1935, dites staliniennes, l’Armée Rouge était très affaiblie. Mais elle avait toujours un potentiel de 12 millions d’hommes et de femmes composé de réservistes, d’unités garde-frontières, de miliciens, d’unités armées de la police politique, etc…

 

Carte de la guerre en URSS

Carte de la guerre en URSS

Cependant, en 1941, la moitié de ces effectifs était chargée de la défense des frontières occidentales de l’URSS. Les groupes d’armées soviétiques étaient répartis en quatre régions militaires. Au début de la guerre, le secteur de la Baltique avait pour général Kouznetsov et était composé de trois armées, vingt divisions d’infanterie et six divisions blindées. Le secteur Ouest comptait 4 armées, soit 23 divisions d’infanterie, trois divisions de cavalerie et dix divisions blindées ou motorisées. Il était dirigé par le général Pavlov ; le secteur de Kiev avait 38 divisions d’infanterie, 16 divisions blindées et 2 divisions de cavalerie. Il était commandé par le général Kirponos. Enfin, le secteur d’Odessa comptait dix divisions d’infanterie, 2 divisions blindées, 2 divisions de cavalerie, et était commandé par le général Tyoukenev.

Le 23 juin 1941, le comité d’État à la Défense (le GKO, dont Staline prit le commandement à partir du 20 juin), créa la Stavka (Grand Quartier Général), présidée par le maréchal Timochenko dès le 10 juillet. Il était évident que les principaux objectifs de la Wehrmacht étaient Moscou, Leningrad et Kiev, régions qui furent transformées en trois fronts (correspondants aux axes de l’offensive allemande).

 

Observateur allemand

Observateur allemand

Il y avait le front nord-ouest (Leningrad), confié au maréchal Vorochilov ; le front ouest (Russie blanche et Moscou), dont fut chargé le maréchal Timochenko et le front sud-ouest (Ukraine, Kiev) dirigé par le maréchal Boudienny. Étant donné que Timochenko était chargé du front principal, celui de Moscou, il disposa de huit armées en première ligne et de quatre autres en formation. C’est alors que Staline prit le commandement de la Stavka. Les Russes savaient bien que le pacte Molotov-Ribbentrop n’était qu’un pacte de circonstances, cependant ils ne pensaient pas que les Allemands les attaqueraient si tôt (malgré les avertissements des services secrets occidentaux et soviétiques). Selon la version officielle, Staline lui-même était persuadé qu’Hitler ne l’attaquerait pas. On sait aujourd’hui qu’il s’attendait à cette traîtrise, mais pas si tôt.

 

Des soldats allemands arrêtent un civil russe

Des soldats allemands arrêtent un civil russe

L’offensive allemande est lancée

Le front russe s’étendait sur plus de 3 000 km, il allait de Mourmansk à la presqu’île de Kola et de la mer Blanche à la mer Noire. À la fin de 1942, certaines troupes allemandes s’étaient enfoncées de 2 300 km à l’intérieur du territoire russe. Cependant, les Allemands étaient ralentis car les routes allant vers l’ouest étaient rares, très mal entretenues, et de nombreux fleuves larges et profonds, coulant le plus souvent du nord au sud, les forçaient à construire des ponts de fortune.

 

Chars allemands en Russie

Chars allemands en Russie

Les populations étaient très dispersées, à l’exception de quelques zones urbaines comme Minsk, Kiev, Smolensk, Leningrad et Moscou. Les étés étaient très secs et très chauds, les hivers très froids et les demi-saisons pluvieuses, ce qui coupait les voies de communication. Vilnius fut prise le 24 et Lvov le 30. Le 1er juillet 1941, Guderian arriva sur la Berezina, tandis que Hoeppner entrait dans Riga. À ce stade de la bataille, les troupes allemandes progressaient d’environ 30 kilomètres par jour. Au 15 juillet, les Allemands avaient conquis les États baltes, la République de Biélorussie et une importante partie de l’Ukraine et de la Moldavie ; les armées russes battaient en retraite.

 

Troupes allemandes en Russie

Troupes allemandes en Russie

C’est à ce moment que Staline demanda la mobilisation totale du peuple russe et ordonna l’application de la guerre de partisans et de la politique de la « terre brûlée ». Hitler ordonna de détruire entièrement Leningrad et Moscou, pensant remporter cette guerre facilement. Le 8 août, les troupes allemandes prirent Minsk et franchir le Dniepr. Après la bataille de Smolensk les Allemands s’emparèrent de plus de 4 500 chars et 3 000 canons. 500 000 soldats russes furent fait prisonniers.

Le front ouest de l’Armée Rouge s’effondrait, la route de Moscou était ouverte. Les armées de von Leeb, situées au nord, progressaient difficilement. Les Russes avaient réussi à arrêter les armées de von Rundstedt aux portes de Kiev ; les Soviétiques commençaient désormais à opposer une résistance de plus en plus structurée. Depuis la mi-juillet, la Wehrmacht ne progressait plus que de six à sept kilomètres par jour. Le 19 août 1941, Leningrad fut complètement encerclée, et les Panzerdivisionen de von Bock se trouvaient à moins de 300 km de Moscou. Mais le 22 août, Hitler ordonna l’arrêt de l’offensive du groupe d’armées Centre.

 

Troupes allemandes dans le Caucase

Troupes allemandes dans le Caucase

 

Bilan humain

En deux mois et demi, l’Armée Rouge avait perdu un million de soldats et la Wehrmacht presque 500 000. Hitler craignant une victoire soviétique au nord ou au sud, il prit la décision d’envoyer une partie du groupe d’armées du Centre vers le sud, décision à laquelle s’était opposé son État-major. Il voulait que Leningrad et Kiev soient tombées avant de prendre Moscou.

 

Destruction d'un aérodrome russe, le 22 juin 1941

Destruction d’un aérodrome russe, le 22 juin 1941