Océan Pacifique
Le 4 juin 1942, le Japon subissait sa plus terrible défaite depuis le début de la guerre près de l’atoll de Midway.
La plus grosse bataille de porte-avions de l’Histoire fut amorcée par une attaque japonaise sur les îles Hawaii, et plus particulièrement sur sa base la plus orientale, Midway. Contrôler Hawaii, c’était le premier pas vers le bombardement des côtes californiennes. En conséquence, une flotte commandée par l’amiral Yamamoto et rassemblée au Japon se scinda en deux groupes : le premier, soutenu par un porte-avions léger, partit faire diversion dans les îles Aléoutiennes, en particulier à la base de Dutch Harbor, pendant que la seconde flotte, constituée de 4 porte-avions, l’Akagi, le Kaga, le Soryu et le Hiryu, deux gros cuirassés, le Mikuma et le Mogami, et de nombreux vaisseaux d’invasion et leur escorte se dirigeaient vers Midway.
Nimitz, sentant que l’atoll était un objectif alléchant à la portée de la flotte nipponne, avait en conséquence envoyé une flotte constituée, entre autres, de deux porte-avions – le Hornet et l’Enterprise – pour renforcer la base. Le porte-avions Yorktown, endommagé lors de la bataille de la Mer de Corail, faisait route à toute vitesse pour les rejoindre.
Le 3 juin à l’aube, un patrouilleur PBY Catalina repéra la flotte d’invasion. Midway lança une première attaque de 9 quadrimoteurs B-17, puis une autre de 4 PBY Catalina reconvertis tant bien que mal en torpilleurs dans la nuit du 3 au 4. Un hydravion de reconnaissance repéra les porte-avions japonais en train de lancer une vague de bombardiers sur Midway.
Profitant de l’aubaine, les bombardiers américains de la base (des B-17, 4 B-26 et 27 Douglas SBD Dauntless) s’envolèrent en direction de la flotte ennemie dégarnie de la plupart de ses chasseurs, ne laissant pour défendre Midway que 25 avions périmés Brewster F2A Buffalo. Par dizaine, les bombardiers japonais pilonnèrent les installations américaines, ne laissant derrière eux qu’une base en flammes, pendant que les appareils américains endommagèrent le Soryu et l’Akagi.
Mais il ne restait presque plus d’avions intacts à la base. Heureusement, les 3 porte-avions américains survinrent et expédièrent leurs bombardiers : après quelques recherches, les attaques eurent lieu : le Kaga explosa, l’Akagi et le Soryu furent touchés. Le Hiryu, toujours intact, repéra le porte-avions Yorktown et lança deux vagues de bombardiers et torpilleurs : le vaisseau, durement touché, dut rebrousser chemin, mais fut coulé le 6 juin par un sous-marin avec le destroyer Hamman. Les appareils américains arrivèrent enfin à localiser le Hiryu et le coulèrent.
Effaré par ces lourdes pertes, Yamamoto donna l’ordre de la retraite. Harcelés par les SBD Dauntless, les croiseurs lourds Mikuma et Mogami sombrèrent ; l’Akagi fut achevé le soir du 4 juin par des B-17, et quelques heures plus tard le Soryu fut torpillé par un sous-marin. Ce fut une éclatante victoire qui annonça l’avènement d’une nouvelle arme : le porte-avions. À aucun moment les flottes n’ont été à moins de 300 km l’une de l’autre, et aucun navire japonais ni américain n’eut à combattre contre leurs homologues ennemis.
L’équilibre des forces était rétabli dans le Pacifique.