États-Unis, 1933-36

Croiseurs Classe New Orleans

Les 7 unités de la classe New Orleans marquaient une rupture avec les précédents croiseurs de l’US Navy. C’est avec eux que la protection fut réétudiée dans le détail. Leur artillerie était par contre inchangée depuis les Northampton. Il y avait un débat concernant la confiance du bureau des constructions et réparations au sein de l’amirauté, principaux conseillers techniques des officiers en chef, qui soutenaient que la combinaison d’une grande vitesse et la portée de leurs pièces de 203 mm rendaient impossible ou superflue une protection lourde. Mais l’état-major s’inquiétait de cette mode également très en vogue au cours des années vingt-trente en Europe, celles des « tin-clad cruisers », sacrifiant tout à la vitesse.

 

Le USS San Francisco en 1945

Le USS San Francisco en 1945

Il apparaissait cependant aux yeux de certains officiers, que ces bâtiments étaient encore 1000 tonnes en-dessous des limites du traité de Washington, et que cette marge pouvait être entièrement exploitée pour la protection, les progrès techniques des turbines compensant la déperdition de vitesse. Un plan de 15 croiseurs fut donc approuvé en 1929, et l’amirauté, intéressée par l’Algérie Français décrit par le dernier numéro de Jane’s fightning ship comme « le meilleur croiseur Washington », ordonna la conception des New Orleans. Le travail se porta surtout sur la constitution d’une véritable « zone immunisée », un blindage interne s’étendant de la tourelle avant à la tourelle arrière et garanti contre les impacts de 203 mm, et le blindage conséquent des tourelles. L’économie de poids fut un véritable cauchemar pour rester dans les limites légales; On dut notamment raccourcir les bâtiments, et éliminer leurs TLT.

Cependant, il apparut bientôt que ces navires frisaient les limites du traité à la tonne prés et on dut « dégarnir » le blindage de certaines partie pour les respecter avant leur mise en service. Leurs nouvelles turbines Westinghouse leurs permettaient toujours de filer 33 nœuds aux essais. La classe fut entamée en 1930-34, lancée en 1933-36 et en service en 1934-37 (Le dernier était l’USS Vincennes). Il s’agissait respectivement des New Orleans, Astoria, Minneapolis, Tuscaloosa San Francisco, Quincy et Vincennes.

Leur DCA fut renforcée de 8 mitrailleuses lourdes de 12,7 mm en affûts simples dès leur conception, et ils ne possédaient pas de tubes lance-torpilles. Durant le conflit, les survivants à la tourmente de 1942 reçurent 4 affûts quadruples Bofors de 40 mm, et 10 affûts simples de 20 mm, et ils furent modifiés en 1943, leurs superstructure avant étant reconstruite avec un pont ouvert, le bockhaus de passerelle éliminé, une grue et une catapulte déposées, et la DCA encore augmentée en 1944-45. Les survivants disposaient alors de 24 canons Bofors (affûts quadruples) et de 26 à 28 de 20 mm en affûts simples ou doubles.

Il combattirent férocement, 3 étant perdus au cours de la même nuit lors de la bataille de Tassafaronga (Guadalcanal) le 9 août 1942 (Astoria, Quincy et Vincennes), victimes du « Tokyo night express », et les autres endommagés et réparés plusieurs fois, furent mis à la retraite en 1959-61.

 

Spécifications techniques
Déplacement 10 136 t. standard -12 463 t. Pleine Charge
Dimensions 179,22 m long, 18,82 m large, 6,93 m de tirant d’eau
Machines 4 hélices, 4 turbines Westinghouse, 8 chaudières Babcock & Wilcox, 107 000 cv.
Vitesse maximale 32,7 nœuds
Blindage Ceinture 127, tourelles 152, ponts 65, casemate interne 65-76 mm
Armement 9 canons de 203 (3×3), 8 de 127 mm, 8 mitt. 12,7 mm AA, 4 avions
Équipage 868