Fusil Mauser 1887 turc

La Turquie se trouvait dans une position délicate pour maintenir son empire face au nationalisme croissant des nations sous sa domination et aux ambitions des empires rivaux, notamment celui de la Russie. Elle devait renouveler un stock de 600 000 armes afin de remplacer les fusils Rolling Block et Martini-Peabody à un coup, pour rester compétitive.

Dans un premier temps, c’est l’entreprise Remington, avec son modèle Remington-Lee, qui fut privilégiée. Ce fusil, avant-gardiste pour l’époque, disposait d’un magasin amovible Lee de 5 cartouches, tirant à l’origine des munitions à poudre noire. Cependant, la forte persuasion commerciale de l’entreprise Mauser, soutenue par l’ambassade allemande à Istanbul, changea la donne. Ils parvinrent à convaincre les autorités ottomanes qu’il serait plus judicieux d’acheter des armes chez un allié, compte tenu des tensions géopolitiques.

De plus, le fusil Mauser 1871/1884 était un fusil à la fiabilité prouvée et son coût d’acquisition inférieur à celui du Remington-Lee. Ainsi, l’Empire ottoman adopta le fusil Mauser 1871/84 sous le nom de « fusil modèle 1887 ».

Le fusil 1887, à verrou, tirait des cartouches à poudre noire de 9,5 mm et était équipé d’un magasin tubulaire de 8 cartouches. Rapidement devenu obsolète avec l’apparition des armes utilisant des munitions à poudre sans fumée, il fut théoriquement remplacé trois ans plus tard par le fusil 1890 (Mauser modèle 1889 en calibre 7,65 mm).

La munition de 9,5 mm Mauser était en réalité une version modifiée de la cartouche de 11 mm Mauser, conservant le culot mais avec un col rétréci. Ces fusils participèrent aux guerres balkaniques, à la Première Guerre mondiale, ainsi qu’à la guerre gréco-turque, et ils démontrèrent leur rusticité et fiabilité dans des conditions difficiles. Sous la République turque, ils restèrent en réserve jusqu’aux années 1960, avant d’être définitivement remplacés par le fusil G3.

Spécifications techniques