Fusil Ross Lux

Afin d’armer les volontaires luxembourgeois intégrant la brigade Piron, l’Angleterre a décidé de leur fournir un fusil décommissionné dont ils avaient un stock en réserve. Le fusil est l’invention de l’aristocrate canadien Sir Charles Ross, grand tireur et chasseur ainsi que membre de la milice de défense canadienne. Celui-ci a apprécié le fusil Mannlicher 1895 à culasse rectiligne. Sir Ross s’inspira du fusil Mannlicher 1895 et conçut dans un premier temps des fusils de chasse de grande qualité avec une culasse manuelle rectiligne à déverrouillage hélicoïdal. Afin de garantir l’autosuffisance du Canada, Sir Ross proposa son fusil et une nouvelle usine en 1902 à la commission canadienne, qui accepta d’armer les troupes stationnées au Canada après l’aval de Londres (en effet, Londres avait refusé que le Canada produise le fusil Enfield durant la guerre des Boers).

Le fusil Ross de l’armée canadienne est révolutionnaire sur certains points :

• Il intègre d’office la ligne de mire tireur d’élite avec œilleton avant la culasse afin de faciliter la précision et la réactivité.
• Un bouton situé du côté droit de la carcasse permet, après avoir mis les 5 munitions en vrac, de les diriger et de les placer automatiquement dans le magasin interne.

Lors de la Première Guerre mondiale et l’arrivée des troupes canadiennes en renfort des troupes anglaises, les fusils Ross se sont montrés décevants. Le fusil était très précis mais ne supportait pas la boue des tranchées (sa culasse bloquait). Face à ce problème majeur, l’armée britannique a équipé en urgence les troupes canadiennes du fusil Enfield Mark III. Les Ross ont été remisés dans les arsenaux et ont été ressortis durant la Deuxième Guerre mondiale afin d’équiper rapidement les troupes alliées, notamment au Luxembourg. Au fur et à mesure, les fusils Ross ont été remplacés par les Enfield Mark III et les fusils Pattern 14, et la brigade a remis les fusils en arrière pour l’instruction, l’entraînement et les gardes sentinelles.

Spécifications techniques