A la veille de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, l’armée française décide de passer commande à l’entreprise UNION, basée à St-Etienne, d’un lot de pistolets en calibre 7.65 court. Ces achats font partie, avec ceux effectués auprès des sociétés UNIQUE et MAB, de l’équipement des troupes françaises en pistolets simples et fiables. En effet, lors de la mobilisation, les pistolets réglementaires 1935 S et A ne sont pas suffisamment produits pour équiper l’ensemble de l’armée. Entre la casse, l’usure et les prêts aux nations alliées, les armes de poing de la Première Guerre mondiale s’avèrent insuffisantes. Dans l’ensemble des stocks, le calibre 7.65 court est le plus courant (Ruby, Star, FN Herstal 1900 et 1910). De plus, ce calibre est dans l’air du temps, synonyme de performance et de modernité par rapport au vieux monde pré-1ère Guerre mondiale avec les revolvers. Il est donc naturel pour l’État de constituer des achats portant sur ce calibre en complémentarité avec les pistolets réglementaires.

Concernant le pistolet Union, il s’agit d’un modèle conçu à partir de 1925 par les établissements Marcel Seytres à Marseille et fabriqué par ses ateliers à Saint-Etienne. Ce pistolet est un clone de qualité du pistolet Ruby populaire dans l’armée. Le pistolet Union présente des améliorations par rapport au Ruby, notamment une réalisation impeccable et des finitions soignées, témoignant d’une production en temps de paix. Il dispose d’une culasse non calée dérivée du brevet de J.M. Browning produit par Colt. Ce pistolet est une arme très fiable, adoptée par plusieurs administrations françaises, notamment la préfecture de police de Paris, les polices municipales étatiques et la Banque de France. Le pistolet Union est même exporté vers la Chine et le Japon. Ils participent à la Seconde Guerre mondiale aux mains des troupes françaises, des forces françaises libres, de la résistance et de la milice. Les établissements Marcel Seytres participent également avec des prototypes à l’adoption du nouveau pistolet 1935, mais sans succès. Avec la marque UNION, les établissements Marcel Seytres se spécialisent dans les pistolets de défense de calibre 6.35 mm (25 ACP) et 7.65 mm (32 ACP). Ils sont parmi les seuls à pouvoir être alimentés par un chargeur de grande capacité en forme de fer à cheval de 35 coups pour les versions commerciales. Les pistolets sont progressivement remplacés à partir de 1950, notamment dans la police nationale, par l’Unique Rr51.

 

Union chargeur fer a cheval

Pistolet UNION 1925 avec chargeur fer a cheval

 

Spécifications techniques

Fonctionnement Simple action, culasse non calée
Calibre 7.65 mm
Munition 7.65x17mm (32 ACP)
Cadence de tir 50 coups/min
Capacité 9 cartouches
Portée 50 m
Masse 0.730 kg
Longueur 150 mm
Longueur du canon 85 mm
Vitesse initiale 280 m/s

 

Merci à Alves Eric pour sa contribution