Fusil Remington Rolling Block 1915

Après les lourdes pertes des offensives de 1914 et le rétablissement des lignes françaises suite à la victoire de la bataille de la Marne, le gouvernement français constate une situation critique : les stocks de fusils sont insuffisants. Pour y remédier, la France passe une commande auprès de Remington pour 100 000 fusils Rolling Block, adaptés au calibre 8 mm Lebel, qui seront désignés comme fusils modèle 1915.

La production de ces armes nécessite une innovation de la part de Remington, qui doit développer des machines capables de façonner la culasse pour s’adapter à la douille en forme de bouteille caractéristique du calibre 8 mm Lebel. Ce choix n’est pas anodin, car la France avait déjà utilisé des fusils Remington Rolling Block durant la guerre de 1870, période pendant laquelle le gouvernement impérial, puis la Troisième République, avait acheté tout le stock disponible, témoignant de leur satisfaction envers cette arme.

Cependant, si le fusil Rolling Block était à la pointe en 1870, il est déjà obsolète en 1914. Son utilisation reste néanmoins stratégique, car elle permet de libérer des fusils Lebel pour les unités de première ligne. Le Remington modèle 1915 équipe donc principalement des soldats affectés à des missions à l’arrière, loin du front.

Après la guerre, ces fusils restent dans les stocks et sont ressortis pendant la Seconde Guerre mondiale pour équiper des unités de sentinelles et de gardiennage des sites militaires.

Le fusil Rolling Block est un fusil à monocoup, reconnu pour sa robustesse, sa fiabilité et sa précision. Il fonctionne avec une culasse dite rétrograde : un bloc basculant verrouille la cartouche dans le canon, tandis que l’action du chien assure simultanément le percutage et le verrouillage. Lorsque la culasse est tirée vers l’arrière, elle éjecte la douille vide.

Spécifications techniques