Suite à la défaite de la France en 1870 contre l’empire Allemand nouvellement proclamé, la France va effectuer un concours pour remplacer ses pistolets percussions à un coup 1822, 1837, 1842 , à double canons à percussions 1855, les revolvers Lefaucheux de marine 1858. Certes, la France s’était doté d’un excellent revolver de marine 1870 Lefaucheux avec sa cartouche puissante de 12mm, mais la maison Lefaucheux était tombé en disgrâce avec la 3ème république. Le concours est lancé entre Perrin, Galand et Chamelot-Delvigne, et c’est ce dernier qui a gagné le concours, notamment vis-à-vis du fait que son modèle est mécaniquement plus simple et plus économique à construire. C’est la manufacture d’état de Saint-Étienne qui a la charge de le produire.

Le revolver est de construction très solide, d’une excellente fiabilité, il est poli blanc de 6 coups de calibre de 11mm. Il était à simple ou double action, cadre fermé, éjections des douilles par baguette manuellement. Elle est doté initialement d’une cartouche efficace uniquement que à courte distance, le même niveau de puissance que les cartouches à broches du modèle 1858, volonté du corps de cavalerie, que l’ogive en plomb ne traverse pas une cuirasse. Après le retour d’expérience des combats dans les colonies et l’expérience de la future nouvelle cartouche de 8mm, il est décidé d’augmenter la puissance de la cartouche de 11mm en 1890 à peu de frais en augmentant la charge de poudre, en la nommant 11mm90. Ce qui, pour l’époque, la plaçait désormais dans la moyenne des puissances militaires. Le revolver a connu les tranchées de la Première Guerre Mondiale, durant laquelle il s’est montrée à la hauteur. Pendant la compagne de France 1940, il était encore doté par les troupes, notamment à Stonne, elle a été dans les mains des milices du régime de Vichy, dans la résistance, l’armée française libre, la police municipale/nationale et la gendarmerie nationale. Des modèles se sont trouvés dans les troupes auxiliaires allemandes durant le mur d’Atlantique également.

Certains tireurs ont bricolé les barillet pour tirer du .45 acp. Même si le revolver encaissait, cela l’usait prématurément. Le modèle 1874 dit d’officier est bronzé, le barillet cannelet est moins lourd de quelques grammes, le canon un poil moins long.

 

Spécifications techniques

Fonctionnement Simple et double action
Calibre 11 mm
Munition 11x17R
Cadence de tir 18 coups/min
Capacité 6 cartouches
Portée 50 m
Masse 1,2 kg
Longueur 245 mm
Longueur du canon 114 mm
Vitesse initiale 200 m/s

 

Merci à Alves Eric pour sa contribution