France
Un fusil semi-automatique français
Lors de la Grande Guerre, le colonel Chauchat proposa le remplacement du fusil Lebel Mle 1886 M93 par un fusil semi-automatique. Il voulait que l’on transforme ces fusils (disponibles en énormes quantités) en utilisant le système de chargement par emprunt au gaz (breveté en 1886 par les frères Clair). Transformer le chargeur tubulaire du Lebel en un tel système n’était pas une mince affaire. On arriva finalement à faire le R.S.C (Ribeyrolle Sutter Chauchat) modèle 1917. On fabriqua 86 333 exemplaires de cette arme à la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne, mais elle s’avéra peu fiable, mal équilibrée, et encline à s’enrayer avec une étonnante facilité (à l’opposé du Lebel très fiable).
Le Mle 1917 n’utilisait pas les même lames-chargeurs que le Berthier Mle 07-15, ce qui nuisait à la production. À cause des défauts de cette arme, on la modifia en 1918 (pour devenir le Mle 1918) en la raccourcissant un peu, ce qui corrigea le problème d’équilibre, et en lui permettant d’être rechargée par des lames-chargeurs standards, mais seuls 4 000 Mle 1918 sortirent des usines. Si cette arme avait été mieux réussie, ou si le programme n’avait pas été abandonné en 1921, l’armée française aurait été la première au monde à disposer d’un fusil semi-automatique comme fusil standard de l’infanterie. Il faudra attendre l’arrivée du MAS 49 (après la guerre) pour revoir un fusil semi-automatique français en grande quantité.
Spécifications techniques
Fonctionnement | Semi-automatique |
Calibre | 8 mm |
Munition | 8×50 mm R |
Cadence de tir | 35 coups/min |
Capacité | 5 cartouches / lame-chargeur de 5 cartouches (Mle 1918) |
Portée | Pratique : 300 m |
Masse | 5,27 kg / 4,79 kg (Mle 1918) |
Longueur | 1 330 mm |
Longueur du canon | 785 mm |
Vitesse initiale | 726 m/s |