Royaume-Uni

 

Hydravion britannique

L’hydravion quadrimoteur britannique Short S-25 Sunderland fut sans conteste l’un des plus grands appareils de la Seconde Guerre mondiale. Dérivé de l’avion long courrier Short S-23 « Classe C » (ou « Empire ») – destiné aux liaisons entre l’Empire britannique et ses possessions lointaines –, le premier prototype du S-25 vola le 16 octobre 1937, et les premiers appareils furent affectés au Coastal Command à l’automne 1938. Les firmes Short Brothers et Blackburne Aircraft, chargées de l’entièreté de la production pendant toute la guerre, construisirent 90 exemplaires du Mark I entre 1938 et 1939, puis 43 exemplaires du Mark II à partir de 1941 (pourvu d’un armement plus conséquent) et 456 modèles du Mark III peu après la mise en production du Mark II. Il convient de s’arrêter sur cette troisième version, la plus produite de toutes (bien que non pas la dernière, nous y reviendrons).

 

Short Sunderland

Short Sunderland

Le Sunderland Mk. III se démarquait de ses prédécesseurs par l’implémentation d’un radar de type ASV (air-surface) de détection marine, qui marquait indéniablement la nouvelle ligne de conduite adoptée par les ingénieurs : la lutte anti-sous-marine. Cet avion excella dans ce rôle, s’adjugeant le premier U-Boot coulé par l’aviation anglaise en 1940, puis un total de 31 U-Boote directement, auxquels il faut en rajouter 15 en coopération (toutes versions du Sunderland confondues, et sur toute la durée de la guerre).

Le Short Sunderland fut ensuite dérivé en une version Mk. IV – destinée au théâtre d’opérations du Pacifique et renommée S-45 Seaford, elle servit peu et les quelques exemplaires construits furent reconvertis en appareils de transport civil, les Solent – puis Mk. V, cette dernière mise en service à la fin de la guerre – entre 1944 et 1945 – et produite entre 150 et 155 exemplaires (selon les sources).

Ces deux dernières versions différaient somme toute assez peu du Mk. III, excepté par un armement sans cesse plus lourd et surtout par des moteurs sans cesse plus puissants.

Un total – toutes versions confondues – de 749 appareils fut produit. Une caractéristique technique du S-25 résidait dans l’étanchéité totale que requérait le fond de son fuselage. Non point de soute à bombe s’ouvrant sous l’avion, donc, mais des rampes d’alimentation qui amenaient les engins dans des lucarnes ouvertes dans le fuselage, sous la voilure !

Mais le rôle du Short Sunderland ne fut pas strictement borné à la lutte anti-sous-marine, et certains exemplaires (notamment les Mk. I et II) furent relégués à des missions de SAR (Search and Rescue, soit « Recherche et Sauvetage ») dans l’Atlantique et la Manche. Précisons au passage que son armement défensif dissuasif redouté des Allemands lui valut le surnom parmi ces derniers de « Porc-épic volant ». On raconte même qu’un Sunderland, attaqué par huit Junkers 88, en aurait abattu trois avant de rallier sa base ! Précisons aussi que c’est la pittoresque bourgade de Sunderland, dans le nord de l’Angleterre (aujourd’hui forte de 200 000 habitants), qui a donné son nom à l’hydravion sujet de cet article. Précisons enfin que le Short Sunderland fut retiré du service actif de la RAF en 1959, mais qu’il continua à voler sous d’autres cocardes jusqu’en 1967 (soit une carrière opérationnelle de 29 ans).

Le tableau ci-dessous présente l’armement type du Sunderland Mk. III, précisons cependant que chaque équipage avait l’habitude d’affréter son appareil comme il l’entendait, aussi serez-vous susceptible de rencontrer sur le Net des sources en désaccord avec ce tableau référentiel, voire des avions en différant radicalement.

 

Auteur : Jonathan Meltzer