France
Date : 15 août 1944.
Le débarquement du sud de la France avait pour but d’appuyer les troupes débarquées en Normandie et de prendre les Allemands en tenaille. Cela aurait pour effet d’ouvrir deux fronts en France et de disperser les troupes blindées allemandes.
De Lattre arriva avec la Première Armée française (Armée B). Le 15 août 1944, les Alliés débarquèrent en Provence (l’opération fut baptisée Anvil, puis renommée Dragoon). Il s’agissait de prendre les Allemands en tenaille et de les obliger à combattre sur deux fronts.
Les deux opérations – Normandie et Provence – auraient dû avoir lieu le même jour, mais les Alliés manquaient de barges de débarquement. Beaucoup de celles du 6 juin 1944 resservirent le 15 août sur les plages du Midi.
L’équipement de cette armée française avait bien donné lieu à quelques frictions. Le commandement français voulait jeter le plus grand nombre possible de soldats dans la bataille ; les Américains exigeaient au contraire que soit « endivisionnées » seulement des unités dotées de services de soutien très étoffés. Les Français cédèrent pour éviter des retards. En définitive, la Ière Armée française comptait 260 000 hommes répartis en sept divisions, dont deux blindées ; elle était entièrement motorisée.
Dès sa nomination, De Lattre s’était considéré comme un généralissime français et non comme un subordonné dans le commandement allié. Un accord interallié se fit pour que, après le débarquement, le quartier général français assumât le commandement tactique de la Ière Armée.
C’était donc une armée françaises modernisée, mais aussi une armée autonome relevant directement du gouvernement français qui allait libéré Toulon (20-27 août) et Marseille (23-28 août) et faire dix-sept mille prisonniers allemands dans la première ville, trente-sept mille dans la seconde. Lyon fut atteint le 3 septembre. La jonction avec les troupes venues du Nord-Ouest se réalisa le 12 septembre 1944 à Langres.
L’insurrection des Forces Françaises de l’Intérieur avait également été préparée. Le général Cochet avait été nommé, à Alger, pour les commander sur le théâtre d’opérations Sud ; la Ière Armée française comprenait un service de liaison avec elles ; de plus un bureau FFI était en service au ministère de la guerre. Tous ces services étaient coiffés par le Comité d’action au sein du gouvernement provisoire par l’intermédiaire de la direction général des services spéciaux.