Malaisie
Dates : 20 janvier – 15 février 1942.
La chute de Singapour est considérée comme l’un des plus cinglants échecs de toute l’histoire de l’armée britannique. Cette bataille illustre parfaitement la combinaison destructrice qu’a utilisée le Japon en 1942 dans le Pacifique : vitesse et cruauté. Singapour était le point névralgique des Britanniques dans le Pacifique et ils en avait fait une forteresse supposée imprenable… Après l’attaque du 7 décembre 1941 sur Pearl Harbor, beaucoup pensaient que Singapour serait la prochaine cible des Japonais. Malgré cela, le commandement britannique basé sur place considéra que toute attaque nippone serait facilement stoppée.
Le début de l’offensive
L’attaque de la Malaisie par les forces japonaises prit les Britanniques au dépourvu ; leurs troupes étaient complètement dépassées par la vitesse de l’avance japonaise. Le 11 janvier, Kuala Lumpur tombait aux mains des Japonais, Singapour serait leur prochain arrêt. Les habitants fuyaient la ville tandis que la 5e division japonaise fonçait vers Johore, au nord de Singapour. Après que la 45e brigade indienne eut été battue sur la rivière Muar, l’armée du général Percival dut battre en retraite à Singapour.
Le 20 janvier, la ville se fit bombarder par les Japonais et plus de 200 civils furent tués ou blessés. Les troupes nippones tentèrent de prendre la chaussée de Johore, qui reliait Singapour au continent. La RAF bombarda et mitrailla sans cesse les Japonais qui débarquaient sur l’archipel malais, mais cela ne suffit pas à les repousser.
Singapour dans la ligne de mire
Le 31 janvier, les troupes anglaises et australiennes durent se retirer de la chaussée de Johore : le général Percival décida alors de répartir ses troupes sur tout le pourtour de île.
Le système de défense britannique n’était pas du tout au point : les stratèges qui l’avaient conçu (avant la guerre) pensant que seule un attaque venant de la mer était envisageable, tous les canons britanniques pointaient donc vers le large. Malgré cette situation et les recommandations du général Wavell (commandant en chef des forces alliées dans cette région), Churchill refusa d’envisager la possibilité d’une reddition. Le 8 février, 23 000 Japonais attaquèrent Singapour (précédés d’un barrage d’artillerie), les troupes britanniques étant dispersées sur toute île, elles ne purent pas contenir l’avance japonaise. Seules deux brigades de la 8e division australienne défendaient le secteur, qui ne purent rien faire contre les trois divisions que leur envoya le général Yamashita.
L’attaque était rapide et féroce, on signala de nombreux actes de cruauté, comme à l’hôpital militaire Alexandra où des dizaines de patients et de médecins furent massacrés à coups de baïonnettes. Percival n’envoya pas ses troupes combattre les Japonais, craignant une attaque sur les 70 miles de côtes. Il décida de les garder en retrait.
La chute de la ville
Le 10 février, Percival ordonne au général Bennet (en charge du secteur nord-ouest) d’effectuer une contre-offensive.
Celle-ci ne se fera jamais car Percival l’annula au vu des pertes éventuelles. Le 15 février 1942, après de brutaux combats urbains, le général Percival capitula officiellement à 20h10 devant son homologue japonais, le général Yamashita, désormais surnommé : « le Tigre de Malaisie ». Avec seulement 30 000 hommes, les Japonais réussirent à prendre la forteresse de Singapour, qui était défendue par 85 000 Britanniques.
La chute de la ville fut une humiliation cinglante pour le gouvernement britannique. Les Japonais avaient conquis toute la Malaisie en 73 jours, soit un mois de moins que prévu, et ils perdirent moins de 10 000 hommes. Les Britanniques avaient, quant à eux, 9 000 tués et blessés et 130 000 prisonniers, ceux-ci connaîtront le sort tristement célèbre des prisonniers de guerre de l’Empire du Soleil Levant.