Allemagne, 1939

Cuirassés Bismarck et Tirpitz

Les deux cuirassés Bismarck et Tirpitz étaient les premiers cuirassés Allemands depuis les deux Baden de 1917. Ce furent aussi les derniers de son histoire. Sur le plan général, ils possédaient le même arrangement d’artillerie en quatre tourelles de 380 mm des Baden, mais avec une vitesse bien supérieure, une longueur supérieure de 60 mètres et déplaçant près de 20 000 tonnes de plus. C’était la nouvelle génération de cuirassés, un exemple parfait du « super-dreadnought » ou cuirassé rapide, mariant la vitesse des croiseurs de bataille et la protection d’un cuirassé. Des deux unités, commencées en 1936, le Bismarck fut le plus célèbre, autant que le Titanic aux yeux du grand public qui voyait en lui à la fois un dinosaure et le monstre d’acier des nazis, la bête noire de Churchill qui déploya contre lui la moitié de sa flotte. Son épave à étée visitée il y a quelques années par le professeur Ballard, celui-là même qui redécouvrit le Titanic. Une bibliographie et une « webographie » conséquente existe sur ce navire, un film anglais de 1965 (« sunk the bismarck! ») a déjà été tourné sur l’épisode de mai 1941 et une nouvelle superproduction à grands renforts d’effets spéciaux serait actuellement à l’étude à Hollywood.

 

Le Tirpitz en Norvège en juin 1944.

Le Tirpitz en Norvège en juin 1944.

Ces deux navires avaient une largeur exceptionnelle afin d’être d’excellentes plates-formes de tir par mer formée. Leur protection était directement issue de celle du baden. Officiellement, en accord avec l’accord naval Anglo-Allemand de 1935, leur déplacement était fixé à 35 000 tonnes, mais en réalité, il devait être largement supérieur à 40 000. De fait, à son achèvement en août 1940, le Bismarck était le plus moderne, le plus grand, et le plus puissant du monde. Il ne sera dépassé que par le Yamato Japonais en 1941. Devenu de ce fait la bête noire des alliés à la capitulation de la France, il représentait à lui seul la plus sérieuse menace Allemande en mer du Nord. En effet, il était capable, étant engagé dans une guerre au commerce, de n’être inquiété par aucun navire de ligne adverse. La suite est connue…

Son jumeau le Tirpitz fut terminé en février 1941, et rapidement envoyé en Norvège ou il reçut une artillerie AA supplémentaire (40 canons de 20 mm en affûts simples et quadruples), et deux bancs triples de tubes lance-torpilles de 533 mm débarqués du Leipzig. Il resta dans un fjord de Norvège pour effectuer des sorties contres les convois de la baltique, et finalement écrasé sous les bombes en novembre 1944 par des Lancaster et Halifax de la RAF, dont des « grand slam », énormes bombes de 10 tonnes destinées à briser les barrages, près de Tromsö.

 

Spécifications techniques

Déplacement 42 300 t. standard -52 600 t. Pleine Charge
Dimensions 248 m long, 36 m large, 10,60 m de tirant d’eau
Machines 3 hélice, 3 turbines Brown-Boveri, 12 Chaudières Wagner.138 000 cv.
Vitesse maximale 29 nœuds
Blindage Ceinture 317, pont 50, caissons antitorpilles 44, tourelles 362, blockhaus 356 mm
Armement 4 x 2 canons de 380, 12 de 150 (6×2), 8 x 2 de 105, 8 x 2 de 37 et 12 de 20 mm AA, 4-6 avions
Équipage 2 600