Italie, 1940-43

Faute de porte-avions (l’expression « porte-avions Italie » du Duce reflétait bien ce peu de cas le haut commandement accordait à ce type de navire encore en 1941), la Regia Marina ne possédait pas de véritable branche aéronavale. En revanche la Regia Aeronautica comptait une certain nombre d’hydravions capables d’effectuer très correctement des missions de torpillage, d’observation, de reconnaissance et de sauvetage. Il y avait également ceux à bord des croiseurs et autres unités de ligne de la flotte. L’Italie ayant une façade maritime importante, elle s’est naturellement tournée vers la conception d’hydravions, dont certains avaient de réelles qualités en termes d’autonomie, comme la famille des originaux bipoutres Savoia-Marchetti, qui se distinguèrent lors de raids sportifs médiatiques, comme celui de De Pinedo et Balbo autour du monde.

Il est singulier en revanche que Macchi n’ai pas développé de chasseur naval et de chasseur tout court à partir des excellents hydravions de la coupe Schneider, dont les derniers atteignaient sans encombre les 700 Km/h. Alors que Supermarine développa de son côté ses appareils pour en faire une version militaire dont dérive le légendaire Spitfire, Macchi n’a produit que de médiocres appareils à moteur en étoile, avant de se tourner vers les moteurs en ligne Daimler-Benz. L’aéronavale Italienne reflète ainsi l’état général de la Regia aeronautica en 1940. Une force modeste numériquement, comptant des appareils parfois en retard d’une génération, souvent sous-motorisés. C’est une des raisons qui explique le fait que classiquement les bombardiers Italiens étaient propulsés par trois moteurs au lieu de deux. Un retard technique qui était beaucoup plus préoccupant pour la chasse.

Pendant un certain temps, au moment où la catapulte devenait opérationnelle, la Regia Marina employait divers appareils qui étaient des modèles terrestres disposant de flotteurs, les Macchi M18, Piaggio P6 et Cant 25 entre autres. Avec le Macchi M41b, dérivé d’un appareil de course, elle mit en service son principal chasseur embarqué, jusqu’en 1940. Mais ce dernier, lent et mal armé, était totalement surclassé au moment de l’entrée en guerre de l’Italie. Le chasseur standard en 1940 était le Ro44, dérivé monoplace du Ro43 d’observation (1934). Biplan lourd et peu maniable, il se prêtait assez mal à ce rôle mais fut pourtant maintenu dans ce rôle jusqu’en 1943. En parallèle, on tenta d’adopter le Caproni Reggiane Re-2000 comme chasseur embarqué, mais sans flotteurs, ce qui en faisait une engin non réutilisable. Caproni-Reggiane avait également fourni le Re2001 navalisé, qui fit des essais avec une crosse d’appontage, destiné à servir sur l’Aquila et le Sparviero. Enfin, le Fiat G55s centauro fut une une sous-version du chasseur spécialisée dans le torpillage, dont 10 exemplaires furent produits en 1943.

Le gros des effectifs d’hydravions non embarqués (mais dont les appareils pouvaient servir avec le Giuseppe Miraglia), se composait du monomoteur Cant z501, et, ce dernier étant tombé en désuétude, de l’excellent z506b Airone. Par ailleurs, les appareils à terre susceptibles de mener des opérations anti-navires, et assez grands pour porter une ou deux torpilles standard d’aviation de 457 mm étreint les bombardiers Savoia-marchetti Sm79 version II et les Cant z1007b Alcione.

La bataille de Matapan et le désastre qui démontra que faute de radar, l’aviation pouvait être déterminante, provoqua la décision de convertir de paquebots en porte-avions. Comme on le sait, aucun des deux ne fut achevé à temps. Pendant les deux batailles de la grande Syrte, et de manière générale les opérations combinées germano-italiennes contre malte et les convois Britanniques d’Afrique du Nord démontrèrent les graves lacunes dans la coordination de la Regia Marina avec la flotte. Le « porte-avions Italie » ne fut en réalité jamais opérationnel…

 

Savoia-Marchetti SM55b

Le Savoia-Marchetti SM55b du raid De Pinedo-Italo Balbo, 1932.

Macchi M41b

Macchi M41 de chasse utilisé sur les croiseurs Trento et Bolzano en 1936. Ces avions participèrent à la campagne d’Éthiopie, et encore aux premières opérations de la flotte en 1940, en seconde ligne. Les derniers étaient utilisés pour l’écolage.

 

Macchi M41b

Macchi M41b

CANT z501 Gabbiano

Cet hydravion multirôle était l’appareil standard non embarqué de la flotte en 1940. Il avait été développé en 1933 et effectué son vol inaugural en 1934. Construit entièrement en bois, 202 exemplaires virent le jour. En 1940, il était dépassé, du fait d’une vitesse de seulement 275 Km/h. Ils étaient capables d’embarquer 640 kgs. de bombes en soute et comptaient trois tourelles de défense, mais subirent de lourdes pertes en mer Égée face à la RAF. En 1943, nombre de survivants furent réutilisés par les forces Italiennes libres.

 

CANT z501 Gabbiano

CANT z501 Gabbiano

 

CANT z506 Airone

Le « Héron », développé en 1937, était un bombardier-torpilleur et un avion de sauvetage très apprécié car maniable, rapide et solide. Les Allemands l’utilisèrent également à partir de 1943 en Méditerranée, surtout la version Z506s soccorsio. Les exemplaires italiens avaient une livrée très visible, aux ailes bariolées de bandes rouges et blanches. Ces avion était opérationnel dès 1939, et de 324 exemplaires virent le jour. Ses qualités firent qu’il resta en service jusque dans les années 50. Défendu par trois mitrailleuses légères, ces appareils embarquaient une torpille de 457 mm ou 120 kgs. de bombes. Propulsé par trois moteurs en étoile Alfa Romeo 126 RC34 de 750 cv, ils pouvaient voler à 365 Km/h, et avaient 2000 km de rayon d’action. Au cours de leurs patrouilles dans les îles grecques, ils coulèrent au moins un submersible Britannique.

 

CANT z506 Airone

CANT z506 Airone

 

Caproni-Reggiane Re2000

Reggiane Re2000 dans sa livrée d’Afrique du Nord au début du conflit. les 10 exemplaires réalisés pour la marine étaient plus généralement gris foncé. Dépourvus de flotteurs, ils n’étaient pas récupérables et constituaient une défense utilisables une seule fois; à l’instar des Hurricanes embarqués sur les CAM-ships Britanniques. Deux servirent sur le Roma, un sur le Litorrio. Vitesse: 530 Km/h, moteur: Piaggio PXI bis de 1000 cv, armement 2 mitt. 12,7 mm.

Caproni-Reggiane Re2000

Caproni-Reggiane Re2000

Caproni-Reggiane Re2002 Ariete

Nettement plus performant, le Re2002 existait en version à moteur en ligne et en étoile.Quelques exemplaires furent utilisés à la place du Re2000 en 1943 sur les croiseurs Italiens.. Vitesse: 590 Km/h, moteur: Piaggio PXI bis de 1050 cv, armement 2 canons de 20 mm, 2 mitt. 7,7 mm. Le Re 2001 avait été pressenti lui pour être navalisé et utilisé sur l’Aquila.

Caproni-Reggiane Re2002 Ariete

Caproni-Reggiane Re2002 Ariete

Medidionali IMAM Ro-43/44

Ces appareils développés en 1936 sur la base des avions d’observation terrestre Ro37 seront les avions d’observation et de chasse standard de la flotte jusqu’en 1943. Ils étaient maniables et solides mais lents. La version Ro44 de 1939 en était une version monoplace de chasse, sous-motorisée et mal armée. 106 étaient en service en 1940, et 194 seront produits en tout. Vitesse: 300 Km/h, moteur: Piaggio PXR de 700 cv, armement 2 mitt. 7,7 mm.

 

Medidionali IMAM Ro-43

Medidionali IMAM Ro-43

Medidionali IMAM Ro-44

Medidionali IMAM Ro-44

 

Savoia-Marchetti SM79 II Sparviero

Ces célèbres bombardiers Italiens, parmi les plus prolifiques de la Regia Aeronautica, étaient au départ issus d’appareils civils, remotorisés pour le service à partir de 1934. A la version I succéda la version II beaucoup plus rapide et puissante, destinée particulièrement à l’aéronavale. Ces appareils embarquaient deux torpilles de 457 mm. Vitesse 460 Km/h, 3 moteurs Fiat 1030 cv.

Savoia-Marchetti SM79

Savoia-Marchetti SM79

Savoia-Marchetti SM79 II Sparviero

Savoia-Marchetti SM79 II Sparviero