Japon, 1941

Cuirassés Classe Fuso

Le Fuso et le Yamashiro furent deux cuirassés dreadnought modernes construits, pour le premier en Grande-Bretagne et pour le second au Japon sous supervision Britannique, et lancés en 1914 et 1915. Il s’agissait d’unités puissamment armées, grandes et d’un fort tonnage, radicalement différente des Kawachi et Settsu précédents. La principale différence était leur vitesse. Avec plus de 24 nœuds, il s’agissait presque de « cuirassés rapides » dans l’acception de l’époque. Ils étaient donc à la pointe du progrès en 1915, mais ne prouvèrent pas leurs qualités au feu, bien que participant aux opérations combinées des alliés sur ce théâtre d’opération relativement tranquille. Leur véritable baptême du feu aura lieu 26 ans plus tard.

 

Le Fuso, tel qu'il se présentait en 1941.

Le Fuso, tel qu’il se présentait en 1941.

En 1927-28, ils furent modifiés une première fois, en perdant une partie de leur mât avant, la partie basse tripode gagnant des superstructures. Ils reçurent également un armement secondaire renforcé. En 1930-33 et 1930-35, les deux navires repassèrent en cale sèche pour d’importants travaux de refonte. Leurs machines furent à ce titre remplacées par de plus modernes, faisant passer la vitesse à 24,7 nœuds, tandis qu’ils perdaient leur cheminée avant. La coque fut profondément modifiée, allongée, intégrant des ballasts et une coque de protection anti-torpilles, un renforcement du blindage du réduit central avec des plaques transversales contre les impacts paraboliques et les bombes, un important renforcement de l’artillerie antiaérienne, la portée augmentée de leurs pièces principales, des avions avec hangar et catapulte, remplaçant la piste sur tourelle de 1925. Au total le poids de ces blindages passa de 8560 à 12 200 tonnes. Ils avaient 16 canons de 25 mm AA, passant à 20 en 1941, puis 37 en juin 1944. Enfin leur mât tripode disparut totalement, partiellement démonté, pour faire place à un tour rigide intégrant toutes les passerelles et postes de direction de tir dans la place limitée existant entre les tourelles 2 et 3, ce qui explique sa hauteur peu commune.

Il s’agissait de navires relativement anciens, mais bien réactualisés, ils étaient toujours redoutables en 1941 et participèrent à la plupart des grandes opérations navales Japonaises. En 1944, en octobre, ils étaient impliqués dans les plans de Toyoda, comme fer de lance de l’escadre de Nishimura qui se battit durement au détroit de Surigao, véritable bataille dans la grande bataille de Leyte. Le 25, ils y furent torpillés par les destroyers Américains, puis achevés par les tirs des grosses pièces des navires de ligne de l’amiral Oldendorf, les vieux cuirassés vétérans reconstruits de Pearl Harbor. Le Fuso sera le premier à couler, à 3 h 25 de la nuit, après avoir résisté aux attaques courageuses de 11 destroyers pendant 30 minutes. Ils explosera et se séparera en deux. Le Yamashiro lui survécut, et alors qu’Oldendorf décidait de cesser le feu après avoir touché par erreur l’un de ses propres destroyers, trop engagé pour un torpillage du Fuso, il fit regrouper ses unités légères et le déluge de feu reprit à 4 h 18, alors même que le Yamashiro était déjà très gravement endommagé et en flammes, tentant de s’échapper à faible vitesse. Ils sera de nouveau criblé d’impacts et chavira en entraînant dans la mort la majeure partie de son équipage.

 

Spécifications techniques

Déplacement 34 700 t. standard -38 536 t. Pleine Charge
Dimensions 212,75 m long, 30,64 m large, 9,69 m de tirant d’eau
Machines 4 hélices, 4 turbines, 6 chaudières, 75 000 cv.
Vitesse maximale 24,7 nœuds
Blindage Ponts 177-96, blockhaus 305, ceinture 350, tourelles, 305 et 204, barbettes 152
Armement 12 canons de 356 (6×2), 14 de 155 (barbettes), 8 canons de 127 (4×2), 20 de 25 mm AA, 3 avions
Équipage 1 376