Royaume-Uni, 1940-44

Corvettes Classe Flower

Ces corvettes sont entrées dans l’histoire. Indissociables de la lutte acharnée que mena la Royal Navy aux U-Bootes dans l’Atlantique, en Arctique, en Méditerranée et même en océan indien ou sur les côtes Africaines, les navires du type « fleur », portant en effet le nom de mille et une espèces végétales familières des jardins -on sait la passion qu’entretiennent nos amis grands-bretons pour le jardinage- ont étés aussi de formidables chiens de garde par tous les temps, opérant avec une grande efficacité grâce à leurs qualités intrinsèques et à un armement modeste mais bien adapté.

 

L'Aconit, corvette FNFL le 11 mars 1943, lorsqu'elle coula ce même jour l'U444 et l'U 432

L’Aconit, corvette FNFL le 11 mars 1943, lorsqu’elle coula ce même jour l’U444 et l’U 432

 

 

Tout d’abord ces navires font une référence directe aux précédents « fleurs » développés en 1916-17 pour faire face à la menace des sous-marins du Kaiser, des avisos dont la silhouette évoquait les cargos standards de l’époque pour mieux berner les U-Bootes. Ceux de 1940 sont assez différents dans le sens où ils furent construits exclusivement dans des chantiers civils, habitués à produire des chalutiers de grande pêche, des Thoniers ou des baleiniers, afin de soulager les chantiers et arsenaux militaires qui avaient dépassé depuis longtemps leur capacité maximale. Ils étaient singuliers pour être basés sur le modèle d’un navire civil, le célèbre baleinier de Greenock, le Southern Pride du chantier Smith servant de modèle, allongé de 9 mètres. Ce type de navire était en effet réputé pour sa grande robustesse et sa très bonne tenue dans les conditions de mer épouvantables du grand Nord, son adaptation « naturelle » à cette forme de chasse aux « cétacés d’acier » et sa relative facilité de construction pour des chantiers non formés à la technologie militaire. Il est à noter que l’idée avait déjà été testée avec la série des « Kil » en 1917-18.

Ces chantiers purent ainsi selon leur capacité délivrer dès 1940 de 2 à 30 navires, capacité fort différente selon que l’on parle d’Alisa, Blyth ou Ferguson comparé à un monstre comme Harland & Wolff (les constructeurs Irlandais du « Titanic »). Au total, 143 corvettes seront délivrées par ces chantiers Britanniques et 68 par les chantiers Canadiens, fort expérimentés en matière de Baleiniers. La confiance que leur témoignaient leurs équipages Britanniques, Canadiens, et également Français (Les marins FNFL de l’Aconit sont restés légendaires pour leurs exploits-4 étaient déjà en service au sein de la « Royale » avant l’armistice, 9 serviront sous pavillon à croix de Lorraine) était si vive que 25 unités furent transférées aux USA, qui eux manquaient cruellement d’escorteurs ASM en 1942 (mais classés comme « canonnières »), étrange retournement de l’accord Lend-lease…

L’activité de ces navires fut donc très longue et très active. Certains marins affirment même avoir traqué des U-Bootes du type XXI en février 1945. Peu rapides, ils s’inséraient à la vitesse du convoi, ce dernier marchant à 10-11 nœuds, ils pouvaient néanmoins tourner autour. Il y avait de nombreuses différences d’un navire à l’autre (propulsion, installations électrique, ventilation, quilles ou ballasts, armement, antennes, asdics…), parfois avec les modifications imposées par leurs commandants à chaque escale. Cependant, 32 navires furent coulés durant ces missions.

A partir de 1942 et jusqu’en 1944 une variante de ces navire apparut, concernant surtout les chantiers Canadiens. Ces « corvettes modifiées » avaient une nouvelle forme de coque, une superstructure plus haute et mieux adaptée, une antenne de repérage trigonométrique huff-duff et une meilleure DCA. Il n’y eut d’ailleurs que 2 pertes, le Trentonia et le Merritonia en 1945.

Voyez également : http://www.cbrnp.com/RNP/Flower/

ou encore : http://www.steelnavy.com/Sackville.htm

Photo : http://www.netmarine.net/

 

Spécifications techniques

Déplacement 1 060 t. standard -1 590 t. Pleine Charge
Dimensions 76,8 m long, 11.2 m large, 4.1 m de tirant d’eau
Machines 1 hélice, 1 mach. VTE, 2 chaudières Admiralty, 2750 cv.
Vitesse maximale 16,5 nœuds
Blindage Aucun
Armement 1 pièce de 102, 1 LR Squid ASM, 15 Grenades ASM
Équipage 120