Royaume-Uni, 1939-41
Croiseurs classe Colony
Prenant résolument le contrepied des Edinburgh, la classe « Colony » (colonies de l’empire), conciliait le même armement avec des dimensions inférieures afin de permettre d’adoption d’un blindage mieux réparti. Le premier fut mis en chantier en mars 1938 et les autres suivirent en 1938-1939. Ils furent achevés pendant la guerre, entre mai 1940 (Fiji) et juillet 1943 (Ceylon). 11 navires, avec dans l’ordre d’admission pour le service, le Fiji, le Nigeria, le Kenya, le Mauritius, le Trinidad, le Gambia, le Jamaica, le Bermuda, le Newfoundland, l’Uganda, et le Ceylon. Avec seulement 170 mètres de long pour 10 450 tonnes à pleine charge, ils étaient plus lourd que les premiers « Town » tout en étant plus petits. Le poids supplémentaire était entièrement dévolu à la protection. Ils adoptaient en outre une proue carrée, et possédaient toujours deux hydravions Walrus, lancés par la sempiternelle catapulte transverse entre les cheminées, et stockés dans les deux hangars encadrant la passerelle. En 1944, leur DCA fut renforcée de pièces de 20 mm en affûts simples (entre 6 et 24 selon les navires) et de pièces de 40 mm également simples (de 2 à 8).
Ces navires passèrent le plus clair de leur vie opérationnelle en escorte des convois. Ils donnèrent toute satisfaction, survivants parfois à de graves avaries et participant à de rudes engagements. Il y eut deux pertes, le Fiji et le Trinidad. Le premier fut torpillé par un U-Boote (l’U-32), et après six mois de réparations, reprit du service. Le 22 mai 1941, il fut bombardé par la luftwaffe et encaissa un impacts direct tandis que deux autres impacts qui le manquèrent tombèrent si près qu’ils ouvrirent une brèche dans la coque à l’arrière, l’eau envahissant rapidement les machines, immobilisé, il dériva pendant cinq heures avant de sombrer permettant à son équipage de l’évacuer. De son côté le Trinidad au cours d’un combat le 29 mars 1942, lâcha une bordée de torpilles dont l’une d’elles, le gouvernail faussé, fit volte face-et vint frapper le croiseur. Il y survécut et se traîna à Kola pour des réparations provisoires. A peine ressorti du port pour se rendre en grande-Bretagne pour de plus amples réparations, il fut attaqué par des bombardiers de la Luftwaffe, le 15 mai, encaissant une bombe de 500 kgs, et l’impact d’une seconde qui le manqua déchira sa sommaire protection de coque. Envahi par le feu, il fut évacué et torpillé pour éviter sa capture. Le Kenya, le Newfoundland et le Nigeria encaissèrent également des torpilles mais y survécurent, tout comme l’Uganda à une bombe guidée. A partir d’octobre 1944, réparé après plus d’un an d’immobilisation, ils fut transmis à la RCN et renommé Québeck. De son côté le Gambia fut envoyé à la RNZN. Ils furent tous désarmés à la fin des années 60, sauf le Ceylon et le Newfoundland, achetés par la marine Péruvienne, qui s’en servit jusque dans les années 80, le la marine Indienne du Nigeria dès 1957.
Spécifications techniques
Déplacement | 8 350 t. standard -10 450 t. Pleine Charge |
Dimensions | 169,3 m long, 19 m large, 6 m de tirant d’eau |
Machines | 4 hélices, 4 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 72 500 cv. |
Vitesse maximale | 31,5 nœuds |
Blindage | Max : 85 mm. |
Armement | 12 pièces de 152 (4×3), 8 pièces de 102 (4×2), 8-12 de 40 AA Bofors (2-3×4), 6 TLT 533 mm (2×3), 2 avions |
Équipage | 920 |