Royaume-Uni, 1926-29
Croiseurs lourds britanniques
La cheville ouvrière de la force de croiseurs Britanniques durant le conflit fut incontestablement cette classe de 13 bâtiments. Projetés en 1920 afin de succéder aux Hawkins, encore imprégnés de concepts datant de 1914, les « County », ou Comtés, furent les premiers croiseurs d’après le traité de Washington, et typique de ce modèle de navire de « 10 000 tonnes-8-8 inches ». Désignés pour le service outre-mer et les stations lointaines, partout où la présence d’une cuirassé n’était pas nécessaire, ils étaient particulièrement appréciés de leurs équipages pour leurs dimensions généreuses qui autorisaient un espace à bord et des conditions de vie encore inédites dans la marine de sa gracieuse majesté.
Cette classe comprenait les sous-classes Kent (Berwick, Cornwall, Cumberland, Kent, Suffolk, Ausralia, Camberra), London (London, Devonshire, Shropshire, Sussex), et Norfolk (Norfolk, Dorsetshire). Ils se reconnaissaient facilement avec leur coque immense et sans décrochement et leurs trois cheminées penchées, à l’ancienne mode. Le Norfolk, ci-dessus, est d’ailleurs un bon exemple de l’apparence générale de ces navires. Il y eut ensuite des différences de reconstruction pour différentes unités: Tous les navires de la classe Kent furent remis sur cale en 1935-39 pour refonte, sauf le Camberra, alloué à la RAN comme l’Australia, et reçurent de nouveaux mâts tripodes, de nouvelles superstructures avec télémètres, et une DCA plus importante. Le Suffolk et le Cumberland, afin de faire baisser leur déplacement et d’améliorer leur stabilité, eurent leur partie arrière reconstruite, baissée d’un pont afin de compenser le roulis, tandis qu’ils y gagnaient un grand hangar pour trois hydravions.
Les quatre London étaient moins larges que les Kent (dès leur conception, on omit d’installer des ballasts latéraux anti-torpilles), leur blindage fut également revu. leurs modifications portèrent principalement sur leurs mâts et des directeurs de tirs plus modernes. Tous disposaient de radars en 1939. Le London, lui fut pris en mains en 1938 et totalement reconstruit. Il en émergea en 1941 avec une silhouette radicalement différente, deux cheminées, une superstructure identique à celle des Southampton, modifications qui alourdirent la coque, laquelle dut être renforcée. Le déplacement final de ce navire fut le record de la classe avec plus de 15 000 tonnes.
Les deux Norfolk ne différaient des London que par leurs tourelles d’un nouveau modèle. Il reçurent leur refonte en 1937. On se borna à renforcer leur artillerie AA, à les doter de mâts tripodes avec radars avec de nouveaux télémètres. Tous ces navires qui possédèrent des hydravions avec catapulte, en dehors des deux Suffolk modifiés, les rendirent en 1937-38. En 1943, la plupart perdirent leurs tubes lance-torpilles et leur armement AA fut renforcé. A l’origine, il se composait de 4 pièces de 102 mm en affûts simples, de même que 4 de 40 mm bofors et quatre canons de parade du type « 3-pounder » (45 mm). En 1944-45, ils avaient 8 pièces de 102, 8 de 40 mm en affûts quadruples, et jusqu’à 20 de 20 mm en affûts simples.
Leur carrière fut intense, mais seuls trois furent coulés, accréditant leur réputation de grande robustesse: Le Cornwall et le Dorsetshire le 5 mai 1942 par des bombardiers Japonais, et le Camberra par des tirs japonais durant la bataille de Savo le 9 août 1942.
Pour le reste je renvoie à l’excellent site (en anglais, mais dans le domaine maritime, c’est incontournable, http://www.world-war.co.uk/, qui étudie en détail les croiseurs de toutes nationalités de la seconde guerre mondiale).
Spécifications techniques
Déplacement | 10 900 t. standard -14 900 t. Pleine Charge |
Dimensions | 194 m long, 20,83 m large, 6,8 m de tirant d’eau |
Machines | 4 hélices, 4 turbines Parsons, 8 chaudières Admiralty, 80 000 cv. |
Vitesse maximale | 31 nœuds |
Blindage | Max : 116 mm |
Armement | 8 pièces de 203 (4×2), 8 pièces de 102 (4×2), 8 de 40 AA Bofors (2×4), 8 TLT 533 mm (2×4), 3 avions |
Équipage | 710 |