Royaume-Uni, 1939

Porte-avions Classe Illustrious

Depuis 1918, beaucoup pensaient que le porte-avions serait le nouveau Roi des mers. Il faudra attendre la dernière guerre pour en avoir la plus gigantesque et spectaculaire démonstration. Au titre des unités qui accumulèrent le plus de faits d’armes durant ce conflit figurent sans conteste les quatre navires de la classe Illustrious.

Tout d’abord il s’agissait, non des premiers porte-avions mis sur quille en tant que tels -ils avaient étés précédés en cela par le Hermès en 1919 et l’Ark Royal en 1937- mais les premiers au monde à disposer de ponts d’envol et de hangars blindés. Conçus pour l’escadre, il étaient bien entendu rapides, et embarquaient 33 appareils (contre 60 pour leur prédécesseur, l’Ark Royal.). Un recul qui s’expliquait aussi par la volonté de produire ce navire en « série » comme le feront les Américains plus tard avec leurs Essex, autrement plus grands. Ces porte-avions étaient d’ailleurs d’un tonnage supérieur à l’Ark Royal, alors même que ce dernier était nettement plus grand. La différence s’expliquait notamment par le soin tout particulier apporté à la protection, soin qui sauva rétrospectivement l’Illustrious.

 

L'Illustrious pendant son fameux

L’Illustrious pendant son fameux « blitz » à Malte en 1941

La Classe se décomposait comme suit: L’Illustrious était le premier de la série, lancé en 1939 et achevé en mai 1940, le Formidable en novembre 1940, Le Victorious en mai 1941, et l’Indomitable en novembre 1941. Ce dernier est parfois considéré comme un navire indépendant, mais aussi bien par l’apparence que pour les quelques centimètres de différence avec ses sister-ships, et l’emport de 12 avions supplémentaires, il faisait bien partie de la même série.

L’Illustrious avait défini un véritable standard puisque les Indefatigable qui suivirent en 1942, et les PA légers de la classe Collossus (1943) et Majestic (1945) s’en inspiraient largement.

Le Victorious était présent au sein de la Home Fleet lorsque la chasse au Bismarck fut lancée. Ce fut l’un de ses appareils, un vieux biplan Swordfish, qui torpilla le cuirassé Allemand, atteignant son gouvernail le bloquant, et du coup obligeant l’ogre à poursuivre une ronde sans échappatoire, permettant de l’immobiliser et de le contraindre de faire face à la ligne de bataille Britannique. Ces vieux mais indestructibles Sworfish furent d’ailleurs les chevaux de bataille de la fleet air arm et étaient de tous les combats.

L’Illustrious et le Formidable étaient en revanche présents en Méditerranée, et y subirent, en crête et à malte, l’enfer de la Luftwaffe : l’Illustrious, pilonné presque quotidiennement pendant des semaines par des nuées de Stukas, encaissa 7 bombes, et une huitième qui n’explosa pas, et le Formidable 2 près de Scarpanto. L’un comme l’autre durent leur salut au courage de leurs équipage, à leur blindage et à la bravoure de leurs pilotes, mais furent immobilisés de longs mois. Le Formidable et le Victorious furent envoyés dans l’océan Indien en 1944, et subirent des attaques Kamikazes. Le Formidable eut son pont littéralement soufflé par une explosion. Mais tous trois survécurent au conflit et furent démolis entre 1953, 1956 et 1969 (Victorious). L’Indomitable subit aussi des attaques aériennes et encaissa deux bombes, et après 6 mois de réparations, reçut une torpille et évita le chavirage par la mer calme et le remplissage des ballasts dédiés. Il sera retiré du service en 1955.

 

Spécifications techniques

Déplacement 23 000 t. standard -29 100 t. Pleine Charge
Dimensions 229,6 m long, 29,2 m large, 6,7 m de tirant d’eau
Machines 3 hélices, 3 turbines Brown-Curtis, 6 chaudières Admiralty, 111 000 cv.
Vitesse maximale 30,5 nœuds
Blindage Ceinture 115, cloisons hangar 115, pont 76, réduit central 115-64 mm max
Armement 16 pièces de 114 (8×2), 48 de 40 mm AA, 33 appareils
Équipage 1 230 – 1 990