Royaume-Uni, 1937

Porte-avions

Ce grand bâtiment fut le premier grand porte-avions d’escadre Britannique conçu dès l’origine (1934) en tant que tel. Jusqu’ici, dans les marines Britanniques, Américaines, Japonaises ou Françaises, il s’agissait de navires reconvertis. Il n’était pas le premier au monde, car le c’est le USS ranger, mis en chantier en 1931, qui détenait ce titre. Son nom était célèbre, il remontait à l' »Ark Raleigh » de la Reine Elisabeth, galion-amiral de la flotte de Sir John Hawkins dans son combat homérique contre l’invincible Armada en 1580. Un signe que ce type de bâtiments était pris très au sérieux par l’amirauté depuis la grande guerre et les exploits du « Furious ». Mais l’Ark Royal n’était pas le premier porte-avions Britannique conçu sur plans: Il avait été précédé par l’Hermès en 1922.

 

L'Ark Royal en septembre 1940

L’Ark Royal en septembre 1940

Sur le plan technique, ce navire se distinguait par des dimensions imposantes, propres à lui dégager un vaste pont d’envol et une capacité d’emport très supérieure. En effet, il pouvait opérer 60 avions, contre 48, 36, 30 ou 24 sur ses autres porte-aéronefs. Il sera d’ailleurs le plus grand en service jusqu’aux Implacable de 1942. Ce pont d’envol n’était d’ailleurs pas une pièce rapportée mais faisait partie de la structure. En revanche, la coque était légèrement construite, sans blindage, si ce n’est une protection sous-marine, et imparfaite encore, puisque c’est une seule torpille qui fut suffisante pour le couler. Il disposait de deux hangars superposés, avec trois ascenseurs chacun séparés en une partie pouvant descendre ou monter d’un niveau, ce qui faisait que les avions du second hangar devait subir des manœuvres assez longues pour passer au pont d’envol. Cette configuration complexe ne fut pas retenue pour les porte-avions suivants, n’ayant qu’un seul hangar.

En service (le 16 novembre 1938), l’Ark Royal était au début de 1939 avec la Home Fleet, puis passa très vite à la Force H à Gibraltar. Il opéra notamment contre le Bismarck en mai 1941 lorsque ce dernier mit cap au sud, dans le golfe de Gascogne, et ce sont ses Swordfish qui le torpillèrent, et l’immobilisèrent presque au cours d’une seconde vague d’assaut. (c’est le fameux coup au but sur le gouvernail du géant qui le condamna à tourner en rond, permettant à l’escadre Britannique de le rattraper et de l’anéantir.) La première, menée dans un temps exécrable, faillit coûter la perte du Sheffield, pris par méprise pour le Léviathan Allemand. Cependant, après ce coup d’éclat, l’Ark Royal de retour en Méditerranée fut torpillé le 13 novembre par l’U81, en compagnie du cuirassé Malaya, atteint par les torpilles d’un autre U-Boote, (mais ce dernier y survécut et put se traîner à Gibraltar). La torpille destinée à l’Ark Royal le frappa assez bas, sous sa protection, au niveau des machines. La brèche noya les soutes, tandis qu’un incendie violent se déclarait, et après 14 heures de lutte, les pompes privées d’énergie, immobilisé, il chavire et sombre le 14 novembre 1941.

 

Spécifications techniques

Déplacement 22 000 t. standard -27 720 t. Pleine Charge
Dimensions 243,81 m long, 28,9 m large, 8.46 m de tirant d’eau
Machines 3 hélices, 3 turbines Parsons, 6 chaudières Admiralty, 102 000 cv.
Vitesse maximale 31 nœuds
Blindage Ceinture 114 mm, réduit central de 76 mm, ponts 30 mm
Armement 16 pièces de 114 mm (8×2), 32 de 40 mm AA (4×8), 4 de 47 mm de parade, 60 avions
Équipage 1 580