Royaume-Uni, 1943

Porte-avions léger d’escadre

Ces dix porte-avions faisaient partie du programme d’urgence du conflit. Ils devaient assister les escadres sur tous les Fronts, de l’Atlantique à l’Océan Indien en passant par la Méditerranée. Ils furent mis en chantier entre juin 1942 et janvier 1943, lancés en 1943-44 et achevés en 1944 (Colossus), 1945 (Glory, Ocean, Venerable, Vengeance) ou 1946 (Theseus, Triumph, Warrior.) deux autres furent achevés en 1945, les HMS Perseus et Pioneer mais comme navires-ateliers pour avions. Seuls cinq sur ce total participèrent au conflit.

 

Le Colossus en 1945

Le Colossus en 1945

Globalement, ils étaient très inspirés des Illustrious, et en étaient en quelque sorte des versions plus modestes. Par ailleurs ils intégraient de nombreuses améliorations de la protection, à la lumière des pertes du début du conflit, notamment la capacité de continuer à fonctionner avec plusieurs compartiments submergés, et une puissante DCA. Leur emport de 37 appareils était très satisfaisant pour leurs dimensions, et ils pouvaient filer 25 nœuds, ce qui leur permettait aussi bien des mission d’escorte que d’opérations en escadres. Entrés trop tard dans le conflit, aucun ne fut perdu au combat, mais ils participèrent activement aux dernières opérations dans l’Atlantique, ou en Méditerranée.

Après la guerre, ces navires firent le bonheur aussi bien des pays qui disposèrent ainsi de leur premier porte-avions à moindre frais, et du gouvernement Britannique qui les vendit ou les loua volontiers, une source de revenus très appréciable dans la situation financière très sombre de l’après-guerre. Ainsi, le France acheta le Colossus en 1946, qui devient l’Arromanches et servit intensément en Indochine et en Algérie. La Hollande obtint le Venerable, devenu Karel Doorman, le célèbre amiral devenu héros de guerre pour son pays, le Brésil reçut le Vengeance, devenu Minas Gerais, et l’Argentine, son premier porte-avions, l’Independencia ex-Warrior. Les autres furent retirés du service au début des années 60.

Ces bâtiments avaient des successeurs, d’abord ceux de la classe Majestic, mis sur cale en 1943 et lancés en 1944-45. Ces 5 unités (6 entamées, une inachevés), furent terminées bien après la guerre, entre 1948 et 1961. Il s’agissait de copies conformes des Colossus. L’un d’eux fut vendu à l’Inde en 1957 (Vikrant), deux autres à l’Australie en 1955 (Melbourne, Sydney), et un au Canada en 1952 (Bonaventure). Enfin les derniers avatars de cette série, la classe Centaur, fut mis sur cale en 1944-45, lancée en 1947-53 et achevée en 1953-59. Ils constituaient une version agrandie des Colossus (224 mètres par 27, 24 000 tonnes PC). Les quatre bâtiments terminés (sur les 8 prévus au départ) servirent jusque dans les années 70-80 : le Hermès fut même l’un des principaux porte-avions Britanniques de la guerre froide, et participa à la guerre des malouines.

 

Spécifications techniques

Déplacement 13 200 t. standard -18 000 t. Pleine Charge
Dimensions 211,3 m long, 24,8 m large, 7,1 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 40 000 cv.
Vitesse maximale 25 nœuds
Blindage Aucun
Armement 24 Bofors « pom-pom » de 40 mm AA (6×4, 7×1), 37 avions
Équipage 1 300