États-Unis, 1942-45
Navires de débarquement
Comptant certainement parmi les plus connus des navires amphibies américains de la seconde guerre mondiale, les LST, surnommés ironiquement par les soldats « Large Slow Target », étaient de loin les plus gros de ces navires spécialisés. Longs de 100 mètres et lourds de près de 4100 tonnes à pleine charge, ces « cargos à proue battante » avaient plusieurs particularités qui sont restées légendaires: D’une part leur grande capacité en véhicule lourds et légers, répartis sur deux ponts avec ascenseurs ou passerelle intermédiaire et qui inspirèrent les Ferry-Boats contemporains. Ensuite leurs portes à battants à l’avant, avec un passerelle métallique télescopique, qui là aussi furent repris sur les Ferries. Mais ils avaient un outre un puissante DCA, un blindage partiel à l’avant, et plus important, une grande autonomie qui leur permettaient de naviguer avec le reste de l’escadre depuis un port de rassemblement lointain.
Au départ il s’agissait de navires spécialement conçus à la demande des Britanniques pour transporter les chars « des usines aux plages de débarquement ». Le cahier des charges entendait le transport de 20 chars standard du type Sherman, ou leur équivalent en poids en véhicules de toutes sortes. Ils pouvaient également emporter des troupes. L’ascenceur du pont supérieur, qui fut adopté dés l’origine, fut abandonné à partir de 1943 pour une rampe fixe, qui prenait plus d’espace mais permettait de tripler la vitesse de roulement depuis le pont supérieur. Leur propulsion était assurée par deux gros diesels, qui avaient l’inconvénient majeur d’une faible puissance, compensation à leur grande sobriété, et donnaient à ces navires une grande autonomie (24 000 nautiques). Cela aboutit à une vitesse largement inférieure aux 10 nœuds initialement prévus, un critique qui revint souvent. Les LST n’avaient en effet pas de protection notable, le « blindage », exclusivement à l’avant ne dépassant guère 15 mm. Les LST étaient cependant en général envoyés en seconde vague, lorsque les troupes avaient neutralisées les pièces d’artillerie adverses.
Par ailleurs les LST étaient utilisés également comme transport d’assaut, avec des chalands du type LCVP. Ceux-ci étaient embarqués et mis à l’eau pas des berceaux installés sur les flancs, entre 2 et 6. Leur capacité d’emport normale était de 163 hommes de troupe. Leur DCA intiale, en 1942, comprenait 4 canons de 40 mm AA en un affûts double et deux simples et 12 de 20 mm AA en affûts simples, assistés par deux directeurs de tir Mk51. Vers la fin de la guerre, à partir du LST 542, il allait jusqu’à 7 à 8 pièces de 40 mm AA. 1152 unités seront construites, incorporant toutes une machine permettant de distiller l’eau de mer pour produire 8000 gallons d’eau potable. Durant les opérations du pacifique sur de petites îles, nombre de ces LST étaient utilisés comme bases, hôpitaux, entrepôts, QG une fois échoués. Mais beaucoup repartaient avec un chargement de blessés à l’arrière du front.
Il y eut également des variantes sur les 1152 unités produites, 83 en tout dont 12 navires-ateliers de réparations sommaires, 10 ravitailleurs de vedettes lance-torpilles, 3 navires-ateliers de réparation et stockage de moteurs d’avions, 41 navires de réparation des chalands d’assaut, 3 autres de ravitaillement des navire de sauvetage, 4 navires-entrepôts, et 14 casernes flottantes. (Acronymes RP, AGP, ARVE, ARST, ARL et AKS.) Un grand nombre furent transférés à la Grande-Bretagne, sous l’acronyme de LST Mk3. Fin 1945, le LST 1153 servit de prototype propulsé par machine à vapeur, afin d’augmenter la vitesse. Tous les LST utilisés en Corée et au Viet-nâm en dérivent.
Spécifications techniques
Déplacement | 1 625 t. standard -2 366-4 080 t. Pleine Charge |
Dimensions | 99,98 m long, 15,24 m large, 3 m de tirant d’eau |
Machines | 2 hélices, 2 diesels, 1 800 cv. |
Vitesse maximale | 12,1 nœuds |
Blindage | Aucun |
Armement | 4 canons de 40 mm (2×2), 8 de 20 mm AA, 163 hommes, 20/30 vehicules |
Équipage | 111 |