La bombe volante Fi 103 / V1

La campagne des V1 contre Londres : 80 jours d’angoisse

Le 13 juin 1944, une semaine après le débarquement des Alliés en Normandie, l’attaque de Londres par les bombes volantes commence, à partir de dizaines de rampes de lancement situées entre la Seine et la frontière Belges. Goebbels, ministre de la propagande de Hitler, parle désormais de V1 (Vergeltungswaffe 1), « arme de représailles n°1 », pour tenter de présenter la bombe volante comme une réponse aux raids aériens des Alliés contre les villes allemandes.

La V1

La V1

Pendant 80 jours, une centaine de V1, en moyenne est catapultée, nuit et jour, vers Londres, immense agglomération de 7 millions d’habitants. Dans les premières semaines, l’effet de l’offensive est dramatique : les victimes sont nombreuses, l’activité industrielle ralentie, mais il n’y a pas de panique collective. Après avoir réorganisé leur défense (qui combine des avions de chasse, des canons antiaériens et des barrages de ballons captifs), les Britanniques parviennent, en août 1944, à abattre la plupart des V1 qui franchissent la Manche. Mais les V1 ne frappèrent pas que l’Angleterre, la Belgique fut également touchée. Plus de 8 000 V1 furent lancés sur Anvers et plus de 3 000 sur Liège. En France, l’armée allemande s’effondre : les bunkers et les rampes de tir sont abandonnés devant l’avance des armées alliées. L’offensive des V1 contre Londres s’arrête le 1er septembre 1944 : elle a provoqué la mort de 6 000 personnes.

 

Le moteur de la V1

Le moteur de la V1

 

La bombe volante Fi 103/V1 est propulsée par un pulso-réacteur. Or, ce dernier ne peut fonctionner qu’à partir d’une vitesse de 300 Km/h. La V1 doit donc être catapulté à partir d’une rampe pour atteindre cette vitesse. Guidé par un pilot automatique, l’engin plonge sur la cible après l’arrêt programmé du moteur.

 

Caractéristiques techniques :

Longueur totale 7,90 m
Envergure 5,38 m
Poids au décollage 2 150 kg
Carburant 550 kg
Charge explosive 830 kg
Vitesse maximale 644 km/h
Portée 230 km

 

 

La fusée A4 / V2

Les V2 frappent Londres et Anvers

La V1

La V2

Contrairement à la croyance des Alliés, la menace des armes nouvelles allemandes n’est pas définitivement écartée après la libération de la France et de la majeur partie de la Belgique. Hitler a confié aux S.S. le déploiement des fusées A4, rebaptisées V2. Le premier de ces missiles frappe Paris, le 8 septembre 1944. Mais l’essentiel des attaques de V2 porte sur deux villes : Londres et Anvers, principal port des Alliés sur le continent. Pendant sept mois, les V2 tuent aveuglément. Les unités mobiles qui les tirent depuis le territoire hollandais échappent aux bombardements ; rien ne peut arrêter la fusée lorsqu’elle a décollé. Cependant, les résultats militaires de la campagne des V2 sont très limités : ils délivrent un maximum de 30 tonnes d’explosifs par jour, alors qu’au même moment les bombardiers alliés déversent 3 000 tonnes de bombes, quotidiennement, sur les villes allemandes.

 

La fusée A4/V2 est une machine très complexe, aboutissement de percées technologiques capitales dans le domaine de la propulsion, de l’aérodynamique supersonique et du guidage.

 

Caractéristiques techniques :

Hauteur 14 m
Diamètre 1,65 m
Poids au décollage 12,9 tonnes
Carburant (alcool) 3,9 tonnes
Comburant (oxygène liquide) 5 tonnes
Charge explosive 1 tonne
Poussée 25 tonnes
Durée maxi de combustion 65 s
Vitesse maxi 5 760 km/h
Portée 320 km