Joseph Vissarionovitch Djougachvili (1879-1953)

En 1879, Joseph Vissarionovitch Djougachvili voit le jour à Gori, en Géorgie. À cette époque, son père, Vissarion, est paysan tout comme son grand-père mais doublé d’un artisan, semblable à d’innombrables cultivateurs koustari de plusieurs pays de l’ancien Empire. Alors qu’il n’est âgé que de onze ans, Joseph voit son père s’éteindre. En 1890, Catherine, la mère de Joseph, l’inscrit à l’école religieuse de Gori dans l’intention de le diriger vers la prêtrise. Trois ans plus tard, il entre au séminaire de Tiflis pour poursuivre ses études.

En 1898, Joseph entre dans le monde politique en adhérant au Parti socialiste géorgien. L’année suivante, on l’expulse du séminaire. Dès lors, il se consacre à l’action révolutionnaire. Durant son séjour au sein du Parti socialiste géorgien, Joseph est, à plusieurs reprises, arrêté et déporté par la police du tsar. À chaque fois, il est libéré ou il réussit à s’évader. Au cour de l’année 1904, il adhère au Parti social-démocrate russe où il s’attache à l’aile bolchevique pour ensuite participer discrètement à la révolution de 1905. Entre cet instant et 1913, Joseph hérite de multiples surnoms dont : Koba (« l’indomptable ») et en 1913, Staline (« l’homme d’acier »).

Joseph Staline

Joseph Staline

En 1912, Lénine crée le Comité central du parti bolchevique. Pour l’occasion, il donne le poste de directeur du journal la Pravda (« la Vérité ») à Staline qui accepte. En 1913, Staline est de nouveau arrêté et déporté en Sibérie. Il est effacé de la circulation durant quatre ans. C’est grâce à la révolution de février 1917 que Staline réapparaît à Petrograd. Il réintègre alors tous ses postes dont celui de directeur du journal. Commissaire du peuple aux Nationalités, membre du conseil du travail et de la défense et du Politburo,– bureau politique du parti – Staline met son grain de sel dans la guerre civile, en inspectant les fronts et en organisant la défense de Tsaritsyne ( rebaptisé Stalingrad de 1925 à 1961) en 1918 et celle de Petrograd (maintenant Saint-Pétersbourg) en 1919.

En 1922, Staline renforce son pouvoir au sein du Parti de telle sorte qu’il accède au poste de secrétaire général du comité central. Lénine s’éteint en 1924 et laisse derrière lui un poste vacant que Staline et Trotsky se disputent férocement. Staline l’emporte facilement grâce à sa ténacité et sa popularité au sein du parti qu’il peut aisément manipuler à sa guise. Dès son arrivée au pouvoir, il quitte la NEP pour relancer l’économie à l’aide d’un plan quinquennal. Durant les années trente, Staline peut alors voir les résultats de son travail; la Russie prend place dans les grandes puissances industrielles; c’est alors que l’on commence à parler de stalinisme. Convaincu qu’il devait être seul maître à bord, il organise des grandes purges dans son état major militaire ce qui liquide une bonne partie du corps des officiers supérieurs soviétique. À cause de cela, l’URSS souffrira d’un retard stratégique sur l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Il réussit cependant à maintenir la stabilité politique durant toute la guerre malgré des crises graves. Il a un pouvoir quasi-absolu et n’hésite pas à s’en servir.

Staline meurt d’une hémorragie cérébrale le 5 mars 1953. Il est pour certains un héros de guerre et pour d’autres, un homme auquel il ne faut jamais s’opposer. Bien qu’aimé par la majorité du peuple russe, en particulier par ses contemporains, Staline n’en demeure pas moins l’un des grands criminels de l’Histoire. Ne respectant aucune convention internationale, les prisonniers de guerre et les opposants politiques seront tous envoyés dans des Goulags, sorte de camps de travaux forcés n’ayant pas grand chose à envier aux camps de la mort. À titre d’exemple, moins de 10 % des soldats allemands fait prisonniers à Stalingrad retourneront en Allemagne après la guerre. Il était réputé pour toujours garder la tête froide, même lorsqu’il venait d’envoyer des milliers de personnes à la mort. Sa citation la plus célèbre est : « La mort d’un seul est une tragédie, la mort d’un million est une statistique ». Cela démontre bien son mépris pour la vie humaine et son agressivité.