Royaume-Uni
Carabine britannique
Conçue pour l’élimination en silence lors des coups de main ou des raids de reconnaissance en pays occupés, la carabine De Lisle fut mise au point par un ingénieur anglais d’origine française, William Godray de Lisle. Utilisant des composants d’armes déjà existantes, les Britanniques modifièrent le Lee Enfield N°1 Mk III en raccourcissant la culasse et la boîte de culasse pour chambrer la .45 ACP (la .45 ACP et le .303 british du Lee Enfield ont des culots de diamètre à peu près similaires). L’arme reçut aussi un boîtier pouvant accueillir le chargeur du Colt M1911 A1, le canon d’un PM Thompson raccourci et la hausse d’un PM Lanchester (graduée de 50 à 200 mètres).
Le silencieux contenu dans un manchon en duralumin était d’abord composé de deux chambres de décompression sur sa première moitié puis de dix disques fixés sur une tige dans la seconde moitié. Les disques provoquaient une décompression en spirale des gaz avant de les relâcher par des trous vers la bouche du canon, produisant ainsi un bruit très faible ne rappelant en rien un coup de feu.
Les carabines De Lisle furent testées sur les côtes françaises et, comme elles donnèrent entière satisfaction, le gouvernement britannique passa commande de 500 exemplaires avant d’en rajouter 100 de plus. Malheureusement les premiers modèles de série sortirent après le débarquement en Normandie, une telle arme devenant donc inutile et la commande fut annulée après 130 exemplaires construits qui furent expédiés en Asie.
À noter que certains modèles furent transformés pour les parachutistes avec l’adjonction d’une crosse métallique repliable. Les derniers modèles produits, les Mk II, avaient un manchon plus long et un cran de mire fixe à la place de la hausse.
Auteur : Pascal Carlot