URSS

Dates : 4 septembre 1941 – 27 janvier 1944.

 

Leningrad : deuxième ville en importance de l’URSS (après Moscou) avec ses 2 500 000 habitants, ancienne capitale des Tsars, l’une des plus belle villes de Russie (actuelle St-Pétersbourg). Elle se trouvait défendue en 1941 par le maréchal Kliment E. Vorochilov, commandant du front nord-ouest, et par le général Mikhaïl Khozin, commandant de la place de Leningrad. Les Soviétiques disposaient donc des XLIIe et LIIe armées et de la flotte de la Baltique, soit 250 000 hommes. Les forces allemandes furent dirigées par les maréchaux von Leeb et Ernst Bush ainsi que par le général von Küchler. Ils accédèrent au commandement du groupe d’armées Nord de la Wehrmacht chacun leur tour…

Les forces allemandes étaient composées des XVIe et XVIIIe armées, de « l’armée de Norvège » et des deux armées finno-allemandes du maréchal Mannerheim, soit 350 000 hommes. Leur objectifs était de s’emparer des États baltes et de Leningrad.

 

Chars russes à Leningrad

Chars russes à Leningrad

Le 26 juin 1941 (quatre jours après le début de l’opération Barberousse), la Finlande déclara la guerre à l’URSS. Cela permit la formation d’une force finno-allemande commandée par le maréchal Mannerheim et de « l’armée de Norvège ». Ces deux armées firent mouvement vers le nord, vers Leningrad. Le groupe d’armée Nord allemand de von Leeb prit Riga (capitale de la Lettonie) le 1er juillet et tous les États baltes deux mois plus tard. C’est alors que le 4e groupe de Panzer de Hoeppner atteignit Louga, à 120 km au sud de Leningrad ! À la vue des forces de l’Axe, Vorochilov dut replier ses forces sur les fortifications autour de Leningrad (formant une ceinture de 900 km). Plus de 500 000 civils travaillaient à l’élaboration de ces fortifications. Le 1er août 1941, von Leeb voyait Leningrad dans ses jumelles.

 

Char russe KV 1 touché plus de 30 fois avec un canon de 39 mm, il a été achevé avec des coups de 88 mm au côté

Char russe KV 1 touché plus de 30 fois avec un canon de 39 mm, il a été achevé avec des coups de 88 mm au côté

L’attaque allemande

Les armées allemandes s’organisèrent et, le 4 septembre, les bombes commencèrent à tomber sur Leningrad. Le 8, la ville était presque entièrement encerclée. Aucun camion ne pouvant atteindre la ville, les ravitaillements durent se faire par la voie des airs et par le lac Ladoga. Mais le 9 novembre, la « chaussée » Moscou-Leningrad, nom donné au pont aérien qui reliait les deux cités, fut stoppée par les Allemands à Tikhvin. Il était impératif pour les Soviétiques de trouver un moyen de ravitailler Leningra. Aussi, le 6 décembre, de nouvelles routes de ravitaillement passant par Zaborie, Novaya Ladoga et par le lac Ladoga (alors gelé) entrèrent en service.

Après des mois de préparation, les Soviétiques lancèrent une contre-offensive en février 1942. Elle fut arrêtée par la Wehrmacht. Hitler envoya von Kleist en Crimée avec sont État-major et 5 divisions blindées, croyant que le reste de ses forces à Leningrad suffiraient amplement à conquérir la ville. À ce moment de la bataille, les Russes manquaient de tout : munitions, armes, vivres et matériel en tout genre. La famine fit son apparition chez les civils comme chez les soldats soviétiques, forçant les autorités à produire des ersatz.

 

L’enlisement

L’opération Nordlicht (Aurore Boréale), supervisée par Hitler en personne, avait pour but d’enfoncer les défenses soviétiques de Leningrad. Mais celle-ci fut annulée car l’armée de Mannerheim ne put atteindre la ville à temps, retenue plus au nord. En août et en septembre 1942, l’armée du Volkhov tenta d’effectuer une jonction avec la LIIe armée, mais toutes ses tentatives échouèrent. La contre-attaque soviétique de janvier 1943 échoua également. Hitler changea plusieurs fois le commandement de ses forces à Leningrad (voir ci-dessus), beaucoup de ses généraux condamnaient cela mais n’intervinrent pas. Plusieurs officiers haut gradés furent également rappelés en Allemagne dans les mois qui suivirent.

 

La contre-attaque

Le siège s’éternisait et Leningrad devenait une ville fantôme. À la fin de 1943, les Russes reçurent d’importantes quantités d’armes provenant des nouvelles usines de l’ouest de l’Oural ainsi que des T-34 qui leur permirent de lutter contre les Panzer III et IV allemands. Ils reçurent également des camions surmontés de lance-roquettes, appelés « Orgues de Staline » par les Allemands et « Katyusha » par les Russes. Avec ce nouveau matériel, une offensive était maintenant envisageable pour les Soviétiques. Le 17 janvier 1944, quatre armées russes réparties entre le lac Llmen et le lac Ladoga (soit un front de 18 km) attaquèrent les positions allemandes. La résistance fut vive mais les généraux Meretskov (commandant de l’armée du Volkhov) et Govorov (commandant de l’armée de Leningrad) effectuèrent leur jonction le 25 janvier.

Le siège prit définitivement fin le 27 janvier 1944 (pour une durée totale de 872 jours). En mars, les troupes allemandes étaient à 250 km de Leningrad. Ce blocus, qui fut le plus long de la guerre avec ses 31 mois (plus de 900 jours), coûta aux Soviétiques 1 800 000 hommes (dont plus d’un million de civils). Quant aux forces de l’Axe, elles déploraient la perte de 200 000 de leur soldats.