La bataille des Alpes

France

Dates : 20 – 25 juin 1940.

 

Mussolini voulait profiter de la victoire allemande en France pour en conquérir et en annexer le sud-est. Les armées de l’Axe regroupaient le prince Umberto de Piémont (commandant-en-chef du groupe d’armées Ouest italien) et le général Hoeppner (commandant du XVIe corps blindé allemand). Les forces italiennes comptaient 22 divisions, dont quatre alpines, soit 312 000 hommes et 3 000 canons, elles étaient appuyées par la IIIe Panzer et la première division motorisée allemande. Ces hommes étaient opposées au général Olry, commandant de l’armée des Alpes. Les Français disposaient de six divisions, dont trois de forteresse, 65 groupes d’artilleries et 86 sections d’éclaireurs/skieurs, soit 175 000 hommes.

 

Soldats français dans les Alpes
Soldats français dans les Alpes

Après la prise de la Belgique, la Wehrmacht réorganisa ses effectifs pour affronter les armées du Sud de la France. Ces forces furent déployées du Rhin à la Manche et comptaient 139 divisions, dont dix Panzers. De son côté, l’état-major français ne disposait que de 71 divisions (de réserves ou de deuxième catégorie) réparties sur un front de 350 kilomètres allant de la Somme et de l’Aisne jusqu’à la ligne Maginot. L’attaque fut lancée le 5 juin 1940 et le front français s’effondra le 10 juin (à cette date, le gouvernement partit pour Bordeaux). Le même jour, l’Italie (qui s’était déclaré non-belligérante) déclara la guerre à la France.

Durant la nuit qui suivit, les Français des Alpes firent sauter tous les ponts, les routes et les voies ferrées qui reliaient la France à l’Italie. Les Italiens répartirent leurs 312 000 hommes en deux armées, appuyées par les divisions blindées motorisées de l’armée du Pô. En France, le secteur alpin (dirigé par le général Olry) était composé de trois divisions d’infanterie laissées en seconde ligne, et en première ligne de trois divisions de forteresse (composées de 65 groupes d’artilleries et de 86 sections d’éclaireurs/skieurs, qui comptaient chacune 35 à 40 hommes), le tout répartit sur trois secteurs fortifiés : Savoie, Dauphiné, Alpes-Maritimes.

Le 15 juin, l’armée allemande atteignit Dijon et le général Olry organisa une mobilisation générale au sud-ouest du Rhône. Il créa alors le groupement Cartier (qui était une armée de 30 000 hommes) appuyé par des chars et de l’artillerie. Cette armée fut chargée de tenir quatre lignes de défense successives respectivement sur le Rhône-Isère, la Drôme, la Durance et le Drac. Le 17 juin, le maréchal Pétain (alors devenu chef du gouvernement) commence les négociations d’armistice avec l’Allemagne.

Le 18 juin, Lyon fut déclarée ville ouverte et Olry dû ramener le groupement Cartier sur la ligne de défense Isère-Rhône. Hitler expliqua à Mussolini qu’il ne voulait pas annexer la France, mais en faire un État neutre et que s’il voulait des territoires en France, il lui faudrait les conquérir. Le 20 juin, les troupes allemandes atteignirent Bellegarde (à la frontière suisse) ; les Italiens lancèrent alors une attaque sur Menton qui se solda par un échec. La nuit suivante, Olry fit dynamiter tous les ponts de l’Isère de Romans à Voreppe, mais le groupe d’armées II (responsable du secteur nord) ne détruisit pas le pont de Culoz, situé sur le Rhône. La IIIe Panzer atteignit l’Isère à Voiron, tandis que les Italiens lancèrent des offensives du col du Petit- Saint-Bernard au col de Larche. Elles se soldèrent toutes par des échecs.

Le 22 juin 1940, Mussolini ordonna une offensive générale, mais celle-ci fut repoussée. Le même jour, la France signa l’armistice avec l’Allemagne et il fut dit que les combats ne s’arrêteraient qu’avec la signature d’un armistice franco-italien. Le 23 juin, la 13e division motorisée s’empara d’Aix-les-Bains, et se dirigea vers Chambéry, où les généraux allemands et italiens devaient se rencontrer.

La IIIe Panzer, qui essayait de se rabattre sur Grenoble, n’arriva pas à franchir Voreppe. L’armistice fut signé à Rome le 25 juin, ce qui provoqua l’arrêt des combats et força les troupes de l’armée des Alpes à se rendre sans avoir été défaits, ne serait-ce qu’une seule fois. Ils n’avaient perdu que la vielle ville de Menton (les deux tiers de la ville restèrent français) et un territoire de 800 Km² le long de la frontière, qui comptait moins de 7 000 habitants. À titre d’exemple de la résistance de l’armée des Alpes : même le fortin du pont St-Louis, défendu par 9 hommes seulement, résista aux assaillants ! Les Italiens chiffraient 6 000 tués ou blessés, alors que les Français n’en dénombraient que 250.