Royaume-Uni, 1926-30

Destroyers classe A et B

Comptant sur une prodigieuse flotte de destroyers au sortir de la grande guerre (dont les derniers entrèrent en service en 1920), largement éprouvés, la Grande-Bretagne n’envisagea pas de concevoir de nouvelles unités avant 1924. L’amirauté commanda à Thornycroft un nouveau bâtiment, intégrant les caractéristiques des « Scott-Shakespeare » et les V-W de masse. Il en résulta un destroyer nouveau, un peu plus grand, et destiné à atteindre 7 nœuds. Ce fut le HMS Amazon, considéré comme la tête de série de tous les destroyers britanniques qui participèrent à la seconde guerre mondiale. En 1926, il fut lancé, et commença ses essais la même année. Ils se caractérisait par des plate-formes de canons dépourvus de boucliers, au dépit des servants dont les jambes étaient peu protégées. Il fut réarmé en 1943 en destroyer d’escorte, et l’année suivante devint un navire-cible. Il sera démoli en 1948.

L'Achates en 1942

L’Achates en 1942

 

Le HMS Ambuscade qui suivait était le second prototype, un peu plus petit que l’Amazon. Il était construit par Yarrow, et filait également 37 nœuds avec 33 000 cv au lieu de 39 000. En 1943, il devint également un destroyer d’escorte, perdant son banc de tubes lance-torpilles arrière au profit d’un canon de 76 mm AA à tir rapide, et gagnant 2 pièces de 40 mm Bofors, 2 de 20 mm Oerlikon, et 70 grenades ASM. Tout comme l’Amazon, on lui rajouta également des ballasts pour la stabilité. Il fut démoli en 1946 après avoir servi de cible.

La série des « A » , comme leur nom l’indiquait, comptait 8 bâtiments aux noms commençant par « A », lancés en 1929. Les « B » comptaient 8 navires lancés en 1930, et trois autres la même année, appelés Keith (pour la RN) Saguenay et Skeena (pour la RCN*). Ils dérivaient des Amazon par les dimensions, mais étaient aussi moins puissants et rapides. A partir de 1943, ils furent réarmés en destroyers d’escorte, perdant leur banc de TLT arrière, gagnant un canon de 76 mm et deux pièces de 40 mm Bofors, des Oerlikons 20 mm (entre 2 et 6), mais certains avaient par exemple à la place de leur second canon de 120 mm avant, un lance-roquette ASM Hedgehog, ou bien deux pièces de 47 mm Hotchkiss ASM. Ils avaient tous des grenades ASM en casiers arrières et en casiers à mortiers latéraux, parfois jusque à 125 grenades, l’Asdic et souvent une antenne Huff-Duff**.

Ils payèrent un lourd tribut à la guerre, plus de la moitié étant coulés au combat: Le HMS Blanche le 13 novembre 1939 (mine), les Acheron, Keith, Basilisk, Brazen, au cours de la campagne de France (Dunkerque) ou en Norvège, l’Acasta et l’Ardent par les cuirassés Allemands Scharnhorst et Gneisenau le 8 juin 1940 au cours d’un duel inégal, l’Achates en déc. 1942 (coulé par le Hipper), l’Arrow en 1943 (explosion accidentelle d’un ravitailleur de munitions), le Boadicea en 1944 par un avion. Les deux navires Canadiens subirent des dommages: Le Saguenay subit une grave collision et fut rétrogradé come navire-école, et le Skeena fut perdu en 1944.

* Royal Canadian Navy

** Calcul de la position d’un U-Boote par trigonométrie après repérage d’une transmission.

 

Spécifications techniques

Déplacement 1 360 t. standard -1 815 t. Pleine Charge
Dimensions 98,45 m long, 9,8 m large, 3,7 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 turbines Parsons/Brown Curtis, 4 chaudières Yarrow/Thornycroft, 34 000 cv.
Vitesse maximale 35,25 nœuds
Blindage Aucun
Armement 4 pièces de 120 (4×1), 2 de 40 AA Bofors, 8 TLT 533 mm (2×4)
Équipage 138