Suite du récit débuté ici : « 2 SAS échappés d’un peloton d’exécution rejoignent la Résistance en août 44 ».


 

Jean Dupontel, 1952 :
« Un soir … un coup de feu retentit. Un homme accourait vers moi en criant :
Monsieur, venez vite ! Les Chleuhs volent les chevaux du fermier.
Allez ouste ! lançai-je à de Rouck, prends ta sulfateuse ! J’emporte le FM. Il-y-a une entrée par le jardin ?
L’homme proposa : Oui, je vous conduis
…deux Boches regardaient quelque chose par terre en y donnant des coups de bottes. Je reconnus le corps de Pierre, le fils du fermier…Un autre tenait une femme par les cheveux et la trainait dans le purin de la cour en riant aux éclats. Trois autres sortaient les chevaux de l’écurie.
Je m’avançai et criai : Hands up !
…les Allemands étaient de jeunes SS d’une vingtaine d’années.
Celui qui trainait la femme sorti son arme mais de Rouck l’abattit… En même temps que mon ami (ndla : Ginger) je vidai rageusement un chargeur entier sur eux…Quelques voisins nous aidèrent à cacher les corps dans le fumier…Un médecin arriva et constata que Pierre (ndla : sans connaissance) n’était qu’évanoui…Une horrible blessure causée par une balle explosive lui avait ouvert le ventre…Il savait qu’il allait mourir »

Le lendemain les deux parachutistes et les Résistants sont dans leur PC en dehors de la ville dans une grange isolée. Ils tentent de repousser une attaque des Allemands tandis que les Alliés commencent à pilonner les alentours de la ville.
Submergés, menacés par la présence d’un char allemand Tigre à proximité, à l’aide de leur bazooka Résistants et parachutistes parviennent à s’échapper du bâtiment en feu.

J.Dupontel (1952) :
« Relevant la tête j’aperçus … un autre tank à l’arrêt, plus trapu, plus haut que l’autre… : un Sherman.
…un psouf tout proche suivi d’une détonation nous ébranlèrent. Le Tigre venait de tirer de son 88 mm sur le Sherman. Une trouée apparut sur le flanc de l’allié puis une flamme jaillit et bientôt l’engin ne fut plus qu’un immense brasier…Je préparai mon bazooka … et me mis à courir de toutes mes forces vers le char boche. Au même moment le Tigre démarra, gagna de la vitesse et s’engagea sur la route de Clermont… »

…à suivre

Source : Serge Vaculik (alias caporal Jean Dupontel), 1952
Contributeur : Alain Bodel – Novembre 2020
Remerciements : Jacques Nail, habitant de Berthecourt en 1944