Japon, 1928

Porte-avions

Le Kaga fut le troisième porte-avions japonais. Issu comme l’Akagi de la reconstruction d’un projet de navire de ligne annulé du fait du moratoire du traité de Washington. Dans le cas du Kaga, il s’agissait des cuirassés de la classe Tosa. De ce fait, il s’agissait d’un bâtiment plus court et lent que l’Akagi, mais avec cependant une meilleure protection des ponts internes. Il n’avait pas été prévu de le transformer au départ, car c’est le jumeau de l’Akagi, de la classe Amagi, bien plus avancé dans sa construction (lancé, en achèvement), qui était préféré afin de simplifier les études de conversion et pour l’homogénéité de la flotte, à l’instar de la classe Saratoga Américaine à la même époque. mais un violent tremblement de terre provoqua la destruction du bassin dans le quel se trouvait ce jumeau de l’Akagi, dont la coque fut disloquée.

 

Le Kaga en 1928.

Le Kaga en 1928.

Le Kaga en 1941.

Le Kaga en 1941.

Le Kaga fut converti à partir de 1923, le navire avait été entamé à Kure en 1920 et lancé en 1921. Ces travaux assez longs se terminèrent en mars 1928. À cette date, le navire se présentait sous un aspect fort différent de celui qu’on lui connaîtra en 1941 : il possédait un pont d’atterrissage uniquement à l’arrière, l’avant étant réservé à deux pistes superposées de décollage. Sa cheminée était tribord, et le conduit énorme s’étalait sur toute la longueur de la piste jusqu’à l’arrière, une configuration qui ne sera pas retenue par la suite. Il possédait également deux tourelles doubles de 203 mm à l’avant, ainsi que 6 pièces en barbettes. Il n’avait pas de passerelle, mais une sorte de cabine télescopique en bout de piste, ainsi qu’une autre passerelle située à l’avant sous le pont d’atterrissage. Dans cette configuration, il comptait également 12 pièces de 120 mm en tourelles doubles et 22 mitrailleuses lourdes. Il embarquait 60 appareils, et mesurait 238 mètres de long et 29,60 de large avec 7,9 mètres de tirant d’eau et 33 160 tonnes aux essais. Ses machines développaient 91 000 cv, lui donnant une vitesse de 27,5 nœuds.

En 1934-35, il fut conduit au bassin pour une nouvelle refonte, par laquelle il reçut une piste unique intégrale, une passerelle de commandement, une nouvelle cheminée tronquée sur le côté, d’imposants ballasts latéraux, et un hangar agrandi et réaménagé. On lui ajouta un hangar, mais on lui supprima ses tourelles et les pièces de 203 mm furent réaménagées en barbettes à l’arrière. Il reçut par la même occasion de nouvelles machines plus puissantes, sa vitesse gagnant un nœud. Ses dimensions augmentèrent considérablement (voir fiche), ce qui permit de faire grimper son effectif embarqué à 90 appareils. En opérations cependant, 81 avions étaient réellement utilisables, et à la veille de Midway, 66.

Le Kaga formait avec l’Akagi l’épine dorsale de la force de porte-avions de la marine Japonaise et faisait partie de la flotte qui attaqua Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Ses appareils firent deux assauts avant que l’amiral Yamamoto décide d’annuler le troisième, estimant que l’effet de surprise ne jouait plus en leur faveur. Il était également présent à la bataille de Midway, mais les erreurs tactiques et la malchance firent que le succès ne fut pas au rendez-vous malgré des chances objectives de l’emporter. Lorsque la troisième vague d’appareils japonais fut prête à décoller, chargés d’essence, de bombes et de torpilles, aussi bien sur le pont bondé que dans les hangars, les Douglas SBD Dauntless et Vought Vindicator des USS Yorktown, Hornet et Enterprise (131 appareils en tout) fondent sur les quatre porte-avions Japonais et tentent en vain de les couler. Habilement manœuvrés et couverts par la chasse, comptant sur leur propre DCA, ils repoussent l’assaut. Leurs appareils iront couler le Yorktown. Mais une heure plus tard, à 10 h 20, les appareils américains restants reviennent en force et leurs bombes y font un carnage. Le Kaga, frappé par 4 projectiles, est immédiatement ravagé par des incendies, qui d’explosion en explosion se propagent jusqu’aux réservoirs de carburant, provoquant la destruction complète du navire. Il chavire et coule le lendemain, son équipage ayant retardé l’inévitable pendant plus de 33 heures.

 

Spécifications techniques

Déplacement 38 200 t. standard -43 650 t. Pleine Charge
Dimensions 247,65 m long, 32,5 m large, 9,5 m de tirant d’eau
Machines 4 hélices, 4 turbines, 8 chaudières, 127 000 cv.
Vitesse maximale 28,3 nœuds
Blindage Ponts 265, ceinture 250
Armement 10 canons de 203, 16 de 100, 30 canons de 25 mm AA, 90 avions
Équipage 2 016