Royaume-Uni, 1936-38

Croiseurs classe Town

Les croiseurs lourds de la classe « Town » (Villes), par allusion aux « County » (« Comtés »), furent les premiers bâtiments à faire appel, non à des pièces de 203 mm mais à une très forte artillerie de 152 mm (4 tourelles triples, soit 12 pièces), dans la mouvance de nouveaux concepts développés autour de la mobilité. Les japonais faisaient de même avec leurs Mogami, et les Américains avec leurs Brooklyn et plus tard leurs Cleveland.

Cette classe regroupait en réalité trois sous-classes, dont la classe Southampton (Birmingham, Glasgow, Newcastle, Sheffield, Southampton, 1936), la classe Gloucester (Liverpool, Gloucester, Manchester, 1937), et Edinburgh (Edinburgh, Belfast, 1938). Leur apparence était très proche et les deux premières classes pratiquement semblables – les Gloucester étaient légèrement plus larges. En revanche les deux derniers étaient plus grands et plus puissants – ils feront l’objet d’une fiche ultérieure.).
En commun, bien sûr cette artillerie principale, mais aussi une coque assez semblable, une superstructure de passerelle plus basse et ramassée, une importante artillerie AA, un blindage réparti au mieux. Ils étaient deux fois plus lourds et mieux armés que le précédents Arethusa (1934), il est vrai particulièrement minimalistes. Ils possédaient également un hangar assez vaste pour trois hydravions Walrus. Durant le conflit, leur armement AA fut renforcé d’affùts quadruples et simples de 40 mm Bofors, ainsi que d’un certain nombre de canons Oerlikons de 20 mm. A la fin du conflit, ils en portaient entre 16 et 27.

 

Le Sheffield, qui participa à la chasse au Bismarck et fut attaqué par erreur par un squadron de

Le Sheffield, qui participa à la chasse au Bismarck et fut attaqué par erreur par un squadron de « String bag » (swordfish)

Le Southampton en 1941, victime des Stukas en Crète. Noter la livrée expérimentale très particulière de cette unité

Le Southampton en 1941, victime des Stukas en Crète. Noter la livrée expérimentale très particulière de cette unité

Les Southampton étaient en service courant 1937, les Gloucester fin 1938 et début 1939 et les Edinburgh en juillet et août 1939. Tous furent activement engagés et la moitié périt au combat : le Sheffield participa à la chasse au Bismarck, d’autres étaient présents en Méditerranée, tous y furent atteints de torpilles et de bombes. Le Southampton y étant coulé par la Luftwaffe le 11 janvier 1941. Le Glasgow faillit subir le même sort, étant atteint par deux torpilles lancées par des avions, il fut remorqué au plus proche et ses réparations prirent 9 mois. Les survivants furent démolis dans les années 50-60, 1967 pour le Sheffield.

Le Gloucester subit le 22 mars 1941 le même sort que le Southampton, et le Manchester, mis hors de combat par un impact de torpilles fut attaqué plus tard par une vedette MAS Italienne et trop endommagé pour le remorqué. Il fut sabordé le 13 août 1942. Le Liverpool fut également frappé d’une torpille à l’avant en 1941 et sa proue dût être reconstruite. Après un an de réparations, il était de nouveau frappé d’une torpille à l’arrière et cette fois les réparations (et modernisation) s’éternisèrent jusqu’en 1945. Il reprit du service peu avant la capitulation et fut retiré du service en 1958.

L’Edinburgh, torpillé par l’U456 en mars 1942 parvint à se maintenir à flot, immobilisé, grâce à la ténacité de l’équipage et aux paillets Makaroff, la coque brisée, le gouvernail cassé. Mais en fait de secours ce furent des destroyers ennemis qui accoururent deux jours plus tard, et le croiseur dut faire face, coulant l’un d’entre eux avant de périr à son tour par trois torpilles. Abandonné et ses rescapés récupérés ultérieurement par des destroyers Anglais, une torpille l’acheva. Le Belfast fut dés les premiers jours du conflit frappé par une mine magnétique qui emporta toute sa partie arrière. Après réparations, il ne reprit du service qu’en octobre 1942. Il escorta les convois de la baltique et c’est à ce titre qu’il combattit et participa à la destruction du Scharnhorst le 26 décembre 1943 en compagnie du Norfolk, du Sheffield et du Duke of York. En juin 1944, il était présent dans l’armada de Normandie. En août 1944 il fut conduit pour réparations et refonte, et en ressortit en mars 1945. Il participa à la guerre de Corée et rentra définitivement au pays en 1952. En 1971, il était question de le livrer aux chalumeau des démolisseurs mais une association le fit préserver. On le visite actuellement en face de Tooley Street, Morgan Lane.

 

Spécifications techniques

Déplacement 9 100 t. standard -11 350 t. Pleine Charge
Dimensions 180,3 m long, 18,8 m large, 6,2 m de tirant d’eau
Machines 4 hélices, 4 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 75 000 cv.
Vitesse maximale 32 nœuds
Blindage Max : 115 mm.
Armement 12 pièces de 152 (4×3), 8 pièces de 102 (4×2), 8 de 40 AA Bofors (2×4), 6 TLT 533 mm (2×3), 3 avions
Équipage 748