1933

Cette année là compte double pour Adolf Hitler, et ce à double titre. Nous sommes en 1933 et Hitler fête son arrivée au pouvoir au poste de Chancelier et ses 44 ans… Deux doubles dizaines qui seront les prémices d’années ténébreuses.

 

Ascension vers l’Horreur

D’emblée, Hitler crée des camps de concentrations (Konzentrazionslager ou KZ) où seront éliminés ses opposants. La protection constitutionnelle contre les arrestations arbitraires est abolie. La police peut désormais arrêter et interner dans un camp tout citoyen ayant le profil « d’opposants ». Cela va des communistes aux Tsiganes, en passant par les délinquants, les prisonniers de guerre, les Juifs et même les homosexuels, pour ne citer qu’eux. Ceux qui ont le malheur de déplaire à Hitler sont arrêtés par la Gestapo ou par la police criminelles (Kipo) afin d’être remis sur de bons rails… Les camps les accueillent pour les « rééduquer ».

Carte des principaux camps

Carte des principaux camps

Pillage et dépouillage

Dans les camps, les Juifs sont les principales victimes. Non contents de les déporter et de les exterminer, les Allemands les dépouillent de tous leurs biens. Ces « collectes » étaient désignées sous le nom de « Action Reinhardt ». Les SS avaient pourtant tout à craindre en agissant ainsi : ils risquaient la peine de mort selon l’ordre donné par le Reichsführer Himmler. Mais tous ces biens juifs n’étaient pas perdus pour tout le monde. Les valeurs, billets de banque et devises étaient remis à une section spéciale de l’administration avant d’être envoyés à Berlin et placés à la Reichsbank…

Les Waffen SS et la Wehrmacht devaient peut-être leur ponctualité aux montres qui, une fois triées et réparées, leur étaient envoyées.

Entrée du camp d'Auschwitz-Birkenau

Entrée du camp d’Auschwitz-Birkenau

Cette façon de procéder s’appliqua à de nombreux camps dont celui de Treblinka. Dans ce camp, mille Juifs avaient pour tâche « d’accueillir » les nouveaux… Toutefois, sur ce bateau-fantôme naquit une mutinerie dont le cri de ralliement était : « Révolution à Berlin ».

 

Une solution fatalement finale

En juillet 1941, Heydrich reçoit de Göring l’ordre de préparer la solution finale du « problème Juif ». La décision de les exterminer, et avec eux les Tsiganes, est prise le 20 janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. De tous les camps d’extermination, Auschwitz-Birkenau est le principal. Sa direction fut successivement assurée par les SS Rudolf Hoess, A. Liebehenschel et Richard Boer.

Arrivée d'un train de déportés Hongrois, le 26 mai 1944 sur la rampe d'Auschwitz-Birkenau

Arrivée d’un train de déportés Hongrois, le 26 mai 1944 sur la rampe d’Auschwitz-Birkenau

Ordre et désordres

Dans les camps, les détenus se trouvent sous la férue des Kapos, eux-mêmes prisonniers de droit commun qui ont tous les droits… Quand ils ne sont pas dans les camps, les Juifs sont cloîtrés dans les ghettos. Leur collaboration est « obligatoire ». Ils sont alors nommés les Judenrate.

Une révolte voit le jour dans le ghetto de Varsovie en 1943, révolte vite réprimée par les Allemands.

L’URSS, de son côté, paie un lourd tribu. Plus de 600 000 personnes sont exécutées par les Einsatzgruppen (groupes d’intervention).

Libération du camp de Dachau

Libération du camp de Dachau

À Auschwitz, et en ordre serré, les prisonniers sont dirigés vers différents bâtiments. Ceux qui sont considérés comme « productifs », c’est-à-dire aptes au travail, vont vers l’usine I.G. Farben. Les autres, ceux qui sont « improductifs » se rendent directement vers les salles de douches… en fait des chambres à gaz ou se répand le Zyklon B. Ce gaz se dégage sous les jets de vapeur… d’où les douches… .

En novembre 1944, Himmler fait arrêter les gazages, dynamiter les chambres à gaz et les fours crématoires.

Libération du camp de Mauthausen

Libération du camp de Mauthausen

Naufrages humains

Extermination : c’était le maître mot de celui qui rêvait d’être le Maître de l’Univers. Pour asseoir sa domination, Hitler érigea six camps d’extermination : Auschwitz-Birkenau (1940-1945), Majdanek (ou Maidanek, 1941-1944), Belzec (1942-1943), Sobibor (1942-1943), Treblinka (1942-1945) et Chelmno (Kulmhof, 1941-1945)

A la fin de la guerre, de sont plus de 4 millions de Juifs qui disparurent dans les entrailles des camps et 2 million dans les ghettos. A Treblinka, ce ne sont que 40 survivants qui reviennent du camp. Le chemin de la vie s’arrêta à Bergen-Belsen pour 100 000 personnes, à Buchenwald pour 190 000 autres… Ce dernier camp fut libéré en 1945 par l’armée américaine.

Ce massacre humain porte un nom : la Shoah (catastrophe en hébreu).

Le camp de Belzec

Le camp de Belzec

Le camp de Buchenwald

Le camp de Buchenwald

Libération du camp de Buchenwald

Libération du camp de Buchenwald

Survivants du camp de Mauthausen

Survivants du camp de Mauthausen

Une chambre à gaz

Une chambre à gaz