France
Le Maréchal Pétain, qui dirigea la France de 1940 à 1944, devient Président du Conseil le 16 juin 1940. Le lendemain, il lance un appel au peuple : « J’ai fait à la France don de ma personne ». Six jours plus tard, soit le 22 juin, l’armistice était signé.
Le nouveau Gouvernement s’installe à Vichy le 2 juillet 1940. Dès lors, les Français sont confrontés à ce que le Maréchal Pétain baptisa, dans son allocution du 8 juin 1940 la « Révolution Nationale ». La IIIe République, agonisante, est dissoute le 10 Juillet 1940. Le lendemain, trois actes constitutionnels sont promulgués, abrogeant la Constitution de 1875. Le Parlement est ajourné sine die et Pétain se confère tous les pouvoirs avec le titre de Chef de l’État Français.
À nouveau Gouvernement, nouvelle devise : exit « Liberté, Égalité, Fraternité » au profit de « Travail, Famille, Patrie ». L’emblème de la francisque achève de bouleverser les Français qui, désormais, vont subir un régime que d’aucuns ont trouvé indigeste…
Ce régime, inspiré des doctrines de la droite française traditionnelle, était censé réformer les mœurs et les institutions : abolition de l’héritage démocratique de 1789 ; le libéralisme, l’individualise et le marxisme sont bannis, tandis que les valeurs patriarcales, familiales, paysannes et artisanales sont portées au pinacle.
Des mesures d’exception sont adoptées : suppression de la franc-maçonnerie, dissolution des centrales syndicales, fermeture des écoles normales d’instituteurs, contrôle drastique des médias, interdiction de faire grève, création des chantiers de jeunesse, de la Légion des Combattants, chargée d’encadrer la nation et de soutenir la propagande « pétainiste ».
Une politique d’exclusion est mise en place à l’encontre des Juifs. Un premier « statut des Juifs » (03/10/1940) puis un second (02/06/1941) leur interdisent l’accès aux principales fonctions publiques. Le 16 juillet 1942, les rafles du Vélodrome d’Hiver (Rafle du Vel’ d’Hiv’) scellent le sort de 76 000 Juifs, déportés en Allemagne. Seulement 2 500 en reviendront en 1945.
Un séisme économique secoue la France, creusant des failles dans lesquelles les Français s’engouffrent chaque jour davantage. La pénurie touche tout le monde et toute chose. Les produits sont rationnés. L’alimentation est soumise à l’utilisation de cartes et de tickets. Ce n’est plus le temps des cerises mais celui des ersatz… L’élégance française a perdu ses lettres de noblesse en remplaçant les fins escarpins par des chaussures à semelle de bois. L’essence est supplantée par le gazogène.
Les carences alimentaires et le manque d’hygiène sont responsables d’une mortalité infantile en progression constante. Certains, pourtant, profitent de cette période de disette pour s’enrichir : le marché noir bat son plein… Le peuple essaye d’oublier un tant soit peu ses malheurs en se distrayant, au cinéma notamment. Les salles obscures sont bondées pour « Les Visiteurs du soir » de Marcel Carné ou « Le Corbeau » d’Henri-Georges Clouzot.
Le Maréchal Pétain rencontre Hitler le 24 Octobre 1940 à Montoire (Loir et Cher). À l’issue de cet entretien, Pétain confirme son entrée dans la collaboration.
Depuis l’armistice de Juin 1940, la France est scindée en deux : au Nord, la zone occupée ; au Sud, la zone libre. L’Afrique du Nord s’éveilla le 8 Novembre 1942 avec le débarquement des Alliés sur ses terres. Humiliés par tant d’audace, les Allemands répliquèrent en occupant la zone libre le 11 de ce même mois. Vichy devenait insidieusement un satellite du Reich…
Le régime de Vichy commença à se dégrader avec le débarquement de Normandie (Juin 1944). Pierre Laval, vice-président du Conseil et successeur désigné de Pétain, tenta in extremis de ressusciter la IIIe République avec l’intention d’écarter le Général de Gaulle et la Résistance.
Les Allemands enlevèrent Pétain le 22 Août 1944 et le transférèrent, avec Laval et ses ministres, à Belfort puis à Sigmaringen (Sud de l’Allemagne). Pétain refusa d’exercer des pouvoirs désormais purement nominaux.
Paris redevint la Capitale qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être avec, fin Août, la réinstallation du Gouvernement Provisoire de la République Française.
Le régime de Vichy avait vécu. Restait de cette période une histoire dans l’Histoire : « Il était une fois la Révolution…. ».