Japon, 1941-1945

En décembre 1941, les forces Japonaises disposaient d’une force aérienne indépendante des forces armées de terre, d’une modernité et d’équipements parmi les meilleurs au monde. L’aéronavale était de composition déjà ancienne, avec la mise en service du porte-avions Hosho en 1921, et s’agrandit avec la mise en service à partir de 1928, de l’Akagi, du Kaga, du Hiryu, du Soryu, du Ryujo, du Zuiho, du Shoho, du Zuikaku et enfin du Shokaku, dont la capacité d’emport était sans commune mesure. L’aviation de l’armée avait opéré aux côté de l’aéronavale depuis 1937 en Chine, et cette dernière, dont l’importance et le nombre de modèles créés spécifiquement ne cessa de croître, avait un excellent entraînement, probablement le meilleur de l’époque en 1941.

Les bombardiers de l’aéronavale étaient bien trop lourds pour opérer des porte-avions, mais de pistes aménagées sur les nombreuses îles du Pacifique, comme par exemple à Henderson Field (Lunga Point), lieu de tant de combats acharnés à Guadalcanal. Rabaul et Truk étaient deux autres places-fortes disposant d’aérodromes et l’amirauté envisagea pour nombre de ses opérations navale l’appui d’avions basés à terre. L’un des exemples de l’utilisation de ces bombardiers terrestres de l’aéronavale fut la destruction en décembre 1941 du Prince of Wales et du Repulse. Les avions de l’armée étaient reconnaissables à leur identification commençant par « Ki », tandis que les avions de l’aéronavale avaient un code de trois caractères.

Les ingénieurs de Mitsubishi et de Nakajima travaillèrent à créer des chasseurs très maniables, progressivement développés en confrontation avec des avions occidentaux et Russes opérés par les Chinois. De sorte que l’amirauté connaissait techniquement fort bien ces avions, alors même que les occidentaux en ignoraient tout et ne s’attendaient pas au choc avec des appareils d’une qualité telle que le Zero. Ce dernier n’était connu en 1941 que d’une poignée de pilotes de chasse Américains isolés dans des bases de la Malaisie, les fameux « tigres volants » du général Claire Chennault opérant en Chine du sud, principalement équipés de Curtiss P-40 Warhawk.

Les services de renseignement les nommaient par des codes d »identification qui furent réutilisés de manière plus rationnelle pendant la guerre froide à l’égard des soviétiques. L’US Navy ne commença à reprendre la maîtrise du ciel qu’à partir de 1943, à l’aide d’appareils bien meilleurs tels que les Grumman Hellcat et Vought Corsair.

Mais l’élite de l’aéronavale Japonaise fut anéantie, d’abord par la perte à Midway des quatre grands porte-avions de première ligne, puis progressivement par les batailles d’usure des îles Carolines ou furent jetés le reste de ces pilotes vétérans hautement entraînés. En 1944, la campagne des Marianne acheva d’éliminer les pilotes, qui pour la plupart n’étaient que de jeunes recrues à peine formée: Ce fut le terrible « tir aux dindons » des Mariannes. Les chasseurs alignés alors, dont l’excellent A6M5, était presque surclassé à présent par les Hellcat et Corsair. Le principal défaut des Zeros, la fragilité de leur structure, n’avait jamais été résolu. Enfin, en fin 1944 à Leyte, dans les Philippines, les pilotes formés se faisaient aussi rares que l’essence d’aviation et peu d’entre eux décollèrent des unités Nippones.

 

Mitsubishi A6M Zero, « Zeke », Reisen. (1939)

Le Mitsubishi « Zero », de loin le plus célèbre des avions Japonais de cette époque, puisque l’homme de la rue peut encore le citer, était connu au Japon sous ne nom de Reisen. Conçu par Mitsubishi pour remplacer le déjà excellent A5M, il était nettement plus moderne, avec des trains rentrants, un habitacle fermé, un revêtement travaillant en duralumin, et deux canons au lieu de mitrailleuses. Il avait, caractéristique des avions Japonais, un moteur en étoile, jugé plus facile à produire, mais limité en puissance, ce qui obligeait les ingénieurs à lui donner une structure très légère, en compensation, à la fois sa grande force et son talon d’Achille: Il était d’une maniabilité sans égale, certainement la meilleure des avions de l’époque (1940), et une vitesse supérieure à celle des avions déployés par les occidentaux jusqu’en 1943, Curtiss P36 et P40, Brewster Buffalos, Hawker Hurricanes, Gloster Gladiator, Grumann Wildcat. Il leur donna même un complexe d’infériorité démoralisant.

Le prototype vola en avril 1939, et la production démarra en juillet 1939. Les premiers combattirent donc en Chine, surclassant les appareils d’origine Russe (Polikarpov) , Américaine et Anglaise déployés par les Chinois, puis ceux des occidentaux, et ce jusqu’en 1943. Mais le point faible de cet appareil jugé d’abord invincible était précisément sa construction légère. Un simple tir de mitrailleuses bien placé au niveau des ailes les déchiquetaient immédiatement. Lorsque les alliés apprirent ce fait, ils s’appliquèrent à perfectionner leur pilotage. leur tâche fut d’autant plus aisée qu’à partir de 1943 toujours, leurs appareils étaient bien meilleurs, et les pilotes Nippons expérimentés très rares: Presque tous avaient étés tués lors des grands engagements, précédents notamment à Midway et à Guadalcanal.

Néanmoins les ingénieurs s’appliquèrent à perfectionner leur appareil, construit au grand total à 10 450 exemplaires jusqu’à la fin de la guerre (le plus produit des avions Japonais): Le A6M2, version de série, avait un moteur sakae de 950 cv, deux canons de 20 mm de capot et deux mitrailleuses de 7,7 mm, le A6M3, mieux protégé avait un Sakae de 1130 cv; l’A6M4 (prototype), un moteur compressé, l’A6M5, la version la plus produite, l’A6M6 à injection eau/méthanol, l’A6M7 de bombardement en piqué, et l’A6M8, avec un Kinsei de 1560 cv. Le Zero, « Zeke » (code officiel), était en tout cas largement supérieur au chasseur standard de l’armée, le Nakajima Ki43 Hyabusa « Oscar ».

Un A6M3.

Un A6M5.

Un A6M5.

Un A6M3.

A6M2 dans sa livrée de Pearl Harbor.

A6M2 dans sa livrée de Pearl Harbor.

 

 

Misubishi 1MF-1 (1919)

Ce Chasseur Mitsubishi de 1919 fut conçu pour être déployé à bord du Hosho en 1921. Très maniable, Il sera retiré du service en 1928.

Mitsubishi 1MF1, premier appareil de l'aéronavale Nippone.

Mitsubishi 1MF1, premier appareil de l’aéronavale Nippone.

Mitsubishi A5M « Claude » (1936)

Cet appareil fut le premier chasseur de l’aéronavale monoplan, avec une configuration d’aile basse cantilever. Il avait cependant un habitacle ouvert et des trains fixes. Connu sous le nom de code « Claude », il fut massivement engagé en Chine en 1937-39, avant d’être progressivement replacé par le « Zero ». 1094 exemplaires seront construits jusqu’en 1941 en trois versions de série, l’A5M2n ayant un habitacle fermé et l’A5M4 étant surtout utilisé pour l’écolage et en seconde ligne. L’A5M4 avait un moteur de 785 cv et l’A5M1, de 585 cv, et seulement deux mitrailleuses de 7,7 mm.

A5M-1 déployé sur les porte-avions Japonais en 1937

A5M-1 déployé sur les porte-avions Japonais en 1937

A5M-2 employé en Chine en 1938

A5M-2 employé en Chine en 1938

A5M-4 d'entraînement du porte-avions Hosho en 1942

A5M-4 d’entraînement du porte-avions Hosho en 1942

Mitsubishi B2M (1932)

Bombardier-torpilleur standard de l’aéronavale Nippone, le B2M fut engagé en chine et retiré du service en 1938.

B2M.

B2M.

Mitsubishi J2M raiden « Jack » (1942)

Conçu pour remplacer le « Zero » en 1943, le J2M ne parvint jamais à le détrôner du fait de constants problèmes de structure et de moteur qui rendirent interminables ses essais. Le prototype vola en mars 1942. Le J2M2 fut l’appareil de série, mais seulement 480 exemplaires seront construits. Le J2M3 avait quatre canons de 20 mm dans les ailes, et le J2M5 un moteur de 1820 cv et une verrière en goutte d’eau, et le J2M7, un moteur de 1900 cv. II était optimisé pour la vitesse ascensionnelle, car en 1945, ces appareils étaient basés à terre et déployés contre les escadres de B-29.

Mitsubishi J2M raiden.

Mitsubishi J2M raiden.

Aichi D3A « Val » (1940)

Le bombardier en piqué Aichi D3A était le principal avion de ce type en service dans l’aéronavale Nippone. Conçu après étude minutieuse d’appareils d’origine Allemande en 1938, il était le premier à revêtement entièrement en métal, et dont le prototype de 1938 équipé d’un moteur de 710 cv se montra trop lent car trop lourd. Il sera re-motorisé avec une Kinsei de 1070 cv, aboutissant en 1940 à la version de série D3A-1 (433 exemplaires), qui équipait les unités des porte-avions et fit des ravages à Pearl Harbor. Le D3A2, apparu en 1942, était plus rapide grâce à un Kinsei de 1300 cv. Il fut produit à 815 exemplaires jusqu’en 1944, et utilisé sur les PA de ligne ou dans des unités basées à terre les derniers mois de la guerre.

D3A1.

D3A1.

D3A2.

D3A2.

Aichi E13 A « Jake » (1938)

Cet hydravion fut le principal appareil embarqué sur les navires de la marine, cuirassés et croiseurs, jusqu’en 1945. Équivalent en production et utilisation du Kingfisher Américain, c’était un appareil multi-rôles, adapté à l’observation, à la liaison, au sauvetage, comme à la lutte ASM et même anti-navire grâce à son emport de bombes. L’E13A-1 fut la seule variante de série, avec toutefois les sous-variantes E13A1a à E13A1k.

Aichi E13 A "Jake".

Aichi E13 A « Jake ».

Aichi B7A Ryusei « Grace » (1942)

Ce bombardier-torpilleur à ailes de mouette inversées, qui vola pour la première fois en 1942, devait remplacer le B6N Tenzan, lui-même successeur du célèbre B5N « kate ». Son moteur Homare très puissant était capricieux et les mises au point s’éternisèrent jusqu’en 1943, date à la quelle la version de série B7A 1, vite remplacé par le B7A2 plus puissant. Ce dernier fut produit de 1944 à 1945 en 114 exemplaires, tous déployés à terre.

Aichi B7A Ryusei "Grace".

Aichi B7A Ryusei « Grace ».

Kawanishi H6K « Mavis »(1936)

Principal hydravion à long rayon d’action de l’aéronavale, ce quadrimoteur était inspiré par les prestigieux « pacific cruiser » des lignes aériennes américaines, en particulier les Sikorski. Réussi à tous points de vue, ce grand appareil était opérationnel en 1938 sous sa version de série H6K2. Il pouvait être utilisé de bombardier, emportant 1600 Kgs de charge utile, ou de torpilleur, avec deux torpilles de marine de 533 mm. mais son activité principale fut la liaison, le transport et l’observation à partir de 1941. Sa version principale H6K5 fut produite jusqu’en 1943, avec au total 217 exemplaires.

Kawanishi H6K "Mavis".

Kawanishi H6K « Mavis ».

Kawanishi N1K1 Shiden « Georges » (1942)

Il est rare qu’un chasseur soit dérivé d’un hydravion. Ce fut pourtant le cas de l’excellent hydravion de chasse Kawanishi N1K1 Kyofu. Ce dernier était supérieur à tous points de vue du chasseur adapté dérivé du Zero, le « Rufe ». En 1942, il fut décidé d’en concevoir une version à trains classiques, basée à terre, ce fut le N1K1-J. Cet appareil se montra très maniable, et meilleur que tous les chasseurs Japonais, probablement l’un des meilleurs de la seconde guerre mondiale, en particulier en 1943 lorsque la version N1K2-J Shiden-Kai sortit d’usine, avec cette fois un allègement drastique de la structure (226 Kgs) et une aile basse mieux adaptée. Armé de 4 canons de 20 mm et capable, avec son moteur de 1990 cv d’atteindre 600 Km/h, il domina en 1944-45 les Hellcat et Corsairs de l’US navy. 428 exemplaires furent construits.

Kawanishi N1K1 Shiden "Georges".

Kawanishi N1K1 Shiden « Georges ».

Kawanishi H8K « Emily » (1941)

Remplaçant le « Mavis » vieillissant, le Kawanishi H8K avait de meilleures performances à tous points de vue. Certains experts le considèrent même comme le meilleur hydravion lourd de la seconde guerre mondiale. Le prototype vola en janvier 1941 et sa fiabilité fit qu’il fut aussitôt accepté en service et construit à 167 exemplaires jusqu’en 1945. Il connut les versions H8K1 et H8K2, qui étaient utilisés d’avantage comme bombardiers lourds que comme avions d’observation ou de transport. En effet, une escadrille de ces appareils mena en 1942 un bombardement de l’île d’Oahu, le « second Pearl Harbor ». D’autres appareils, déployés par l’Akitsushima, devaient même bombarder les côtes Californiennes en vue d’un débarquement en 1942. Ils portaient à cette fin 1600 Kgs de bombes, et étaient défendus par 5 canons et 5 mitrailleuses, volaient à 465 Km/h avec un rayon d’action de 7100 Km.

Kawanishi H8K "Emily".

Kawanishi H8K « Emily ».

Mitsubishi G4M Hamaki « Betty » (1939)

Principal bombardier lourd de l’aéronavale Nippone, mais aussi de l’aviation japonaise, le Hamaki fut développé à partir de 1937 comme bombardier d’assaut rapide. Efficace par son emport (800 Kgs. de bombes) et surtout sa vitesse (de 430 à 490 Km/h), il fut produit à hauteur de 2446 exemplaires jusqu’en 1945 en 4 versions.

G4M1, Rabaul, 1943.

G4M1, Rabaul, 1943.

G4M3 porteur d'un missile piloté "Baka", Kyushu, 1945.

G4M3 porteur d’un missile piloté « Baka », Kyushu, 1945.

Mitsubishi J8M Shusui (1945)

En 1944, l’Allemagne Nazie était écrasée sous les bombes alliées. Les ingénieurs de chez Messerschmitt, en particulier Lippisch, spécialisé dans les planeurs sans queue, travaillaient sur un chasseur-fusée à très grande vitesse ascensionnelle, qui devait ensuite plonger sur les formations de B-17 et B-24 en planant, lourdement équipé de canons de 30 mm. Mais cet appareil expérimental ne fut jamais véritablement opérationnel. Le Japon en 1945 commençant à connaître la même situation, un Me 163 « Comet » fut livré aux Japonais avant la capitulation Allemande.

Mais seule la première livraison, contenant le moteur fusée Walter et les instructions de montage, arriva à bon port dans un U-Boote, le second contenant l’avion lui-même étant coulé. A partir des maigres informations restantes, ces derniers en exécutèrent une copie, le Mitsubishi Shusui, appelé aussi Ki-200 pour l’armée. Il devait être déployé sur la côte sud Japonaise afin d’intercepter les B-29, et commencèrent leurs vols d’essai en juillet 1945. En août, aucun des sept exemplaires testé n’avait donné une base de série opérationnelle, et le programme fut interrompu à la capitulation.

Mitsubishi J8M Shusui.

Mitsubishi J8M Shusui.

Mitsubishi K3M (1929)

Cet appareil fut le principal avion de liaison et d’écolage japonais de la marine jusqu’en 1943.

Mitsubishi K3M.

Mitsubishi K3M.

Nakajima B5N « Kate » (1936)

Le Nakajima B5N fut conçu en 1936 pour succéder aux vieux biplans B3N en tant que bombardiers-torpilleurs. Sa construction très moderne, avec des volets de freins, un revêtement travaillant en duralumin, un fuselage entièrement en aluminium se basait sur des avions Américains. Ils avaient en outre des trains rentrant. Le prototype vola en 1937 avec un moteur de Hikari 800cv et la version de série B5N1 suivit avec un 840 cv. La série B5N2 de 1939 avait plus de charge utile, grâce à son moteur de 1000 cv. Ces appareils avaient une carrière bien remplie lorsqu’ils attaquèrent la rade de Pearl Harbor en décembre 1941. En 1943, la chaîne de production s’arrêta au profit de son successeur, et les derniers s’acquittèrent de missions de second ordre jusqu’en 1945. 1150 exemplaires avaient vu le jour.

B5N-2 "Kate" basé sur l'Akagi en décembre 1941, pour Pearl harbor.

B5N-2 « Kate » basé sur l’Akagi en décembre 1941, pour Pearl harbor.

Nakajima B6N Tenzan « Jill » (1941)

Le Nakajima B6N fut conçu en 1939 pour succéder au B5N qui commençait à dater dans sa conception. Le principal défaut de ce brillant prédécesseur, d’ailleurs encore en production, était sa lenteur. Les puissances motrices et le renforcement de la structure de ces appareils devaient y remédier. Le premier exemplaire vola en 1941, suivi de la série B6N1 (133 exemplaires), qui reprenait la cellule du B5N, connut de nombreux délais de réglage du fait de problèmes de moteur: Celui-ci, le Mamoru, construit par Nakajima, revendiquait 1870 cv. Fin 1942, la production commença réellement avec un nouveau moteur Mitsubishi, moins puissant mais fiable: Ce fut la série B6N2, dont 1133 exemplaires furent dérivés. Les derniers sortis en 1945 terminèrent leur carrière comme Kamikazes.

B6N-2 basé sur le Shokaku en 1944.

B6N-2 basé sur le Shokaku en 1944.

Nakajima J1N Gekko « Irving » (1941)

Le Nakajima J1N était à l’origine défini comme un chasseur lourd d’escorte, un concept en vogue à la fin des années trente, et qui prouva son inefficacité. Le prototype vola en 1941, suivis d’autres prototypes de pré-série J1N1b et enfin les exemplaires de la série C, conçus finalement pour la reconnaissance rapide. En 1944, ils furent reconvertis pour la chasse de nuit, équipés de radars. Le J1N1-R avait une tourelle arrière, le S avait des canons titan obliquement vers le haut montés à l’arrière de l’habitacle dans le fuselage. 480 exemplaires furent construits au total. Ces appareils possédaient 4 canons de 20 mm et deux moteurs de 1130 cv, ils volaient à 505 Km/h.

J1N-2 basé aux Philippines en 1944.

J1N-2 basé aux Philippines en 1944.

Nakajima MXY7 Ohka « Baka » (1945)

Le Nakajima Ohka faisait partie de ce plan destiné à opérer des « armes spéciales » basées sur le sacrifice Kamikaze. Il s’agissait d’une bombe volante pilotée, dotée d’une fusée afin d’avoir la vitesse suffisante pour espérer échapper au mur d’acier dressé par la DCA des navires Américains. Ils étaient en général opérés par des bombardiers « Betty », qui les emportaient en soute. Plusieurs centaines ont étés produits jusqu’à la capitulation, mais aucun succès majeur ne leur est dû: Leurs bombardiers porteurs étaient souvent abattus avant de les mettre en œuvre tant la supériorité Aérienne Américaine était omniprésente.

Nakajima MXY7 Ohka "Baka".

Nakajima MXY7 Ohka « Baka ».

Nakajima G8N Renzan « Rita » (1944)

Le Nakajima G8N fut conçu en 1943 pour succéder au G4N « Betty » avec une meilleure vitesse, une meilleure défense et un doublement de la charge offensive. Afin d’y parvenir, les ingénieurs créèrent un quadrimoteur. Les essais se succédèrent avec les 4 prototypes de pré-série à partir d’octobre 1943, mais en mai 1945, d’autres priorités avaient été définies et le programme fut annulé.

G8N1 de pré-série, Honshu, 1944.

G8N1 de pré-série, Honshu, 1944.

Nakajima Kikka (1945)

Familier à ceux qui connaissent le Messerschmitt Me-262, le Kikka était en fait la version japonaise de cet intercepteur à réaction révolutionnaire. Des plans et des instructions lui furent fournis alors que le Reich était à l’agonie, permettant à Nakajima de mettre au point une sorte de copie locale, réduite et pourvue d’ailes repliables afin de pouvoir servir dans l’aéronavale. Le premier prototype effectua quelques essais et un premier vol le 7 août 1945, mais le second vol fut retardé du fait de problèmes concernant ses réacteurs Ne20 dérivés des Jumo Allemands. 15 autres appareils étaient néanmoins déjà en construction lorsque la capitulation fut signée.

Nakajima Kikka.

Nakajima Kikka.

Yokosuka D4Y Suisei « Judy » (1940)

Le Yokosuka D4Y répondait à la demande de remplacement du D3A « Val » qui commençait à dater. La conception de son successeur s’appuyait sur le chasseur Heinkel 112, dont quelques exemplaires allemands avaient étés envoyés aux Japon. Le moteur en ligne Aichi Atsuta 21, version sous licence du DB601 allemand, fut adopté par les versions embarquées, tandis que les versions à moteur en étoile Atsuta 32 qui remédiaient aux défauts du moteur en ligne étaient basées à terre. Cet appareil fut opérationnel en 1941 dans sa version D4Y1 (ligne), suivi du D4Y2 (ligne), D4Y3 (étoile) et D4Y4 (étoile). Les derniers terminèrent leur carrière comme Kamikazes. 2 040 exemplaires virent le jour.

D4Y4 monoplace employé pour des missions suicides en 1944.

D4Y4 monoplace employé pour des missions suicides en 1944.

Yokosuka P1Y Ginga « Frances » (1943)

Le Ginga avait été conçu en observant le Beaufighter et le Mosquito Britanniques, comme un bimoteur multirôles aussi rapide et maniable qu’un chasseur. Les études commencèrent en 1940 et le premier prototype vola en 1943. Nakajima se chargea des 996 exemplaires de la série P1Y1, dont les versions spéciales de chasse de nuit P1Y1s Byakko. 96 autres seront construits par kawanishi en 1944-45, sous la version P1Y2. Cet appareil doté de deux moteurs en étoile de 1825 cv volait à 545 Km/h.

Ginga de bombardement basé à Honshu en 1945.

Ginga de bombardement basé à Honshu en 1945.